La crise européenne, encore et toujours

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Les discours des politiques tentent de rassurer, mais la dure réalité est là : la crise européenne est loin d’être résolue. C’est le constat que fait Ambrose Evans-Pritchard dans cet article publié le 12 août 2014 dans le Telegraph :

 

« La crise continue de poursuivre l’Europe alors que la déflation empire et que l’Allemagne stagne

Les chiffres de l’Allemagne, de l’Italie et du Portugal mettent la pression sur la BCE afin qu’elle intervienne

Le Portugal est tombé dans une profonde déflation tandis que l’inflation en Italie est tombée à 0 et que la zone euro flirte avec la récession, poussant ces pays encore plus dans la spirale de la dette.

Ce glissement s’opère tandis que les signes d’un ralentissement qui s’empire au cœur de la zone euro se multiplient, alors que l’Allemagne même n’est pas très loin de la récession. L’index allemand ZEW, le baromètre de la confiance des investisseurs, a plongé de 27,1 à 8,6 en juillet, soit la chute la plus abrupte depuis juin 2012, à l’époque en pleine crise des dettes souveraines européennes. Andrew Roberts, de RBS, a déclaré : « la BCE doit agir maintenant. »

Les marchés ont été surpris par la chute soudaine de l’inflation au Portugal, qui est passé de – 0,2 % en juin à -0,7 % en juillet. Les estimations espagnoles sont à -0,3 %. Il y a désormais un risque de déséquilibre, et que le renversement de tendance devienne très difficile.

« Les derniers chiffres de l’inflation doivent être perçus par la BCE comme un appel. Nous assistons à une japonisation de l’Europe, la BCE doit sortir la grosse artillerie, » a déclaré Lena Komileva, de G+ Economics. « La déflation fait augmenter le taux d’endettement des économies du Sud, rendant leur tâche encore plus insurmontable. »

La BCE attend désormais de voir si son programme de prêts sur 4 ans aux banques mettra fin à la contraction sans fin du crédit afin de se sortir du piège de la déflation « à la japonaise »,  mais les attributions n’auront pas lieu avant septembre et décembre. « L’Europe pourrait être en déflation avant que le programme ne débute. Ils ne peuvent pas attendre février ou mars avant de commencer à penser à un assouplissement quantitatif, » a ajouté M. Roberts

Morgan Stanley averti que l’économie allemande s’est contractée de 0,1 % durant le second trimestre, ce qui pose le risque de récession pure et simple alors que les conséquences de la crise avec la Russie commencent à faire mal.

« L’élan a vraiment été stoppé en mai et en juin, » a déclaré Hans Redeker, responsable du département devise de la banque. « Il est très difficile de poursuivre le redressement de la zone euro sans crédit. Les entreprises ne font que consommer leurs fonds propres. »

Les commandes du secteur industriel allemand envers les fournisseurs de la zone euro ont chuté de 10,4 % en juin, du jamais vu depuis la crise de 2008. Le DAX a chuté de 10 % durant le mois dernier, tandis que le rendement des obligations allemandes à 10 ans a atteint un plus bas historique à 1,06 %. La chute soudaine des taux est souvent l’un des signaux d’un risque de récession. (…)

En ce qui concerne l’Italie, on peut déjà parler de nouvelle crise. Le pays est pris dans une récession à triple creux après que le redressement se soit effondré en début d’année. Il y a également de grandes craintes concernant l’État portugais, qui pourrait s’endetter encore plus avec le renflouement de Banco Espirito Santo, vu que les possesseurs d’obligations seniors seront protégés. La déflation pousse les 2 nations dans un cas d’école de piège de la dette. »

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