Article de Brian Maher, publié le 18 août 2016 sur DailyReckoning.com :

« L’heure de vérité approche… Les investisseurs légendaires comme Carl Icahn sont des aigles, ils ne se rassemblent pas en troupeau. Ils sont isolés de la masse, et voient bien plus loin que les autres.

Ce que le multimillionnaire voit, perché à 3000 m d’altitude, est un marché content de lui qui se laisse porter par les flots, en état de béatitude… jusqu’à la chute d’eau.

« Lorsque tout va bien, le marché semble attractif… Mais c’est à ce moment-là qu’il faut faire un pas en arrière et arrêter d’acheter. »

Or, c’est précisément à ce moment-là que les lemmings baissent leur garde, bien entendu, lorsque tout semble rouler. Mais pas les aigles. Les foules les effraient, surtout lorsque l’autosatisfaction prédomine. À ce titre, Icahn affirme ne jamais avoir adopté tout au long de sa carrière d’investisseurs une position aussi défensive par rapport aux actions qu’aujourd’hui.

Il a raison. L’autosatisfaction règne sur les marchés. Et pourquoi cela ne devrait-il pas être le cas ? À chaque fois que M. Marché baisse, la Fed le saisit par les hanches pour le redresser. Il ne chute jamais. C’est arrivé à de si nombreuses reprises que les investisseurs pensent que cela ne s’arrêtera jamais.

Les marchés ont débuté l’année de la pire façon de leur histoire. Le début de la fin ? Pas vraiment. Pour des raisons connues par Dieu mais aussi tout le monde, les marchés sont repartis à la hausse, en raison de l’anticipation des interventions de la Fed pour sauver la mise. Depuis son plus bas de la mi-février, le Dow Jones a bondi de plus de 3.000 points.

Le Brexit a eu ensuite lieu en juin. Cela devait être le gros coup fatal qui devait mettre au tapis le marché. Bien sûr, cela a été pendant un moment la panique, il a quelque peu vacillé sur ses jambes, mais il est resté debout. Il a ensuite repris du poil de la bête, et après avoir encaissé ce gros uppercut il affichait de nouvelles valorisations records quelques semaines plus tard.

Ce jeudi dernier, le Dow Jones, le S&P et le Nasdaq ont tous affichés des valorisations records pour la première fois depuis 1999. Et ce malgré une croissance quasi à l’arrêt depuis le début de l’année. Malgré un commerce mondial dans les limbes. Malgré les bénéfices des entreprises en baisse depuis 4 trimestres consécutifs. Envers et contre tout.

Le VIX, l’indice de la peur, a plongé à un plus bas de 52 semaines, à un fifrelin de son plus bas record de 1993. L’ambiance semble aussi guillerette que celle d’un mariage au mois de juin. C’est tout le problème. Le marché a-t-il atteint un pic d’autosatisfaction ?

Greg Rutherford, CEO et cofondateur de Cavalier Investments :

« Le VIX est extrêmement bas, mais simultanément il y a beaucoup de choses négatives qui devraient inquiéter les investisseurs et qui semblent être ignorées. »

Conclusion à la Roosevelt : « la seule chose que nous devons craindre, c’est l’absence de crainte. »

Michael Lebowitz, cofondateur du blog financier 720 Global, pense aussi que cette volatilité très basse est un piège aussi tentant que dangereux. Surtout en année électorale mettant en scène un certain Donald Trump :

« Tandis que nous nous rapprochons de l’élection, les marchés évoluent comme si nous étions durant une période estivale calme typique qui ne se soucie de rien. Quel contraste avec les risques que bon nombre d’entre nous anticipent en raison de l’élection à venir. »

Peut-être que la Fed ne sera pas capable de soutenir le marché à sa prochaine baisse. Le prochain choc pourrait être celui qui sera fatal. Quel sera l’élément déclencheur ? Un événement en relation avec Trump, la situation en mer de Chine orientale, la Russie et l’Ukraine, Obama ? Qui peut le dire ? Mais il n’en faudra pas beaucoup.

Le soleil du mois d’août brille de 1000 feux en ce moment. Personne n’a besoin d’un parapluie quand il fait beau. Mais bientôt, de nombreux investisseurs regretteront de ne pas en avoir un. »

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