Ça y est, la Fed a officiellement mis fin à son QE3. À cette occasion, Alan Greenspan a fait des déclarations pour le moins étonnantes (relayées par ZeroHedge) lorsqu’on connaît son parcours, au point de répéter ce que les intervenants que nous relayons disent depuis des années !

Le « Maestro », libre de toute réserve, a ainsi admis dans le Wall Street Journal que :

  • Les achats de Bons du trésor et de MBS ont permis de faire gonfler la valeur des actifs et de faire baisser le coût du crédit, mais n’ont pas fait beaucoup pour l’économie réelle. « La demande réelle est au point mort », et les efforts pour lui donner un coup de fouet via les achats d’obligations « n’ont pas marché », a déclaré Alan Greenspan.
  • Reconnaissant donc que les QE ont gonflé les bulles, il admet également que leur éclatement ne peut être obtenu qu’en contrepartie d’un coût économique important. « C’est en faisant tomber l’économie que l’on fait éclater une bulle, » une initiative qu’il n’a jamais osé prendre lorsqu’il était à la tête de la Fed, a-t-il déclaré.
  • « Je ne pense pas qu’il est possible pour la Fed de mettre un terme à cet assouplissement quantitatif en conservant le calme » sur les marchés.
  • Et enfin, Greenspan a déclaré, conformément à sa volte-face sur l’or dont nous vous avions parlé il y a quelques semaines, que le métal jaune « est un support d’investissement sûr en ce moment, en raison de son statut de devise indépendant des politiques conduites par les gouvernements.

Sur ce, libre à vous de croire ce que Yellen raconte… A moins d’attendre 20 ans pour entendre la vérité.

Andrew Huszar, l’architecte du QE1 de la Fed, a également fait des révélations intéressantes durant sa dernière interview sur KWN, alors que l’on venait d’apprendre la fin officielle du QE3… À vrai dire, la Fed va continuer d’acheter des Treasuries :

« Il n’y a rien d’étonnant concernant la décision de la Fed. Elle se prépare depuis un certain temps à la fin de ce QE. Mais à vrai dire, la Fed ne l’arrête pas totalement. Comme je vous l’ai déjà dit par le passé, la Fed s’est engagée à maintenir la taille de son bilan. Alors que certaines de ses obligations arriveront à échéance, la Fed retournera sur les marchés pour en acheter afin de les remplacer. Ce qui signifie que la Fed va continuer d’acheter pour plusieurs centaines de milliards de dollars d’obligations par an.

Mais elle ne pourra pas aller au-delà. Il sera très intéressant de voir comment les marchés vont réagir. Après la fin des QE1 et QE2, les marchés ont systématiquement baissé de 20 %. (…)

Eric King : on devrait donc assister à une baisse des marchés, qui vont tester la Fed ?

Oui, lorsque je m’occupais du QE1 pour la Fed, nous avions eu ce problème lorsque nous achetions des MBS. On arrive toujours à un point technique, lorsque l’action du prix atteint un seuil de résistance, que le marché va titiller afin de voir comment la Fed réagit. Cette fois-ci, je m’attends à ce que les marchés testent la Fed en faisant baisser les actions.

J’anticipe une lutte acharnée entre la Fed et les marchés, parce que la Fed souhaite se désengager, limiter son activité sur ceux-ci. La Fed a suggéré qu’elle pourrait augmenter les taux plus tôt que prévu. Je suis convaincu que les marchés vont s’opposer à la Fed en créant énormément de volatilité. C’est déjà arrivé 2 fois durant les 3 derniers mois, mais je m’attends à une augmentation de cette volatilité.

Nous allons donc assister à des épisodes violents de volatilité, interrompus par des périodes de calme, puis par une tempête encore plus intense. C’est à ce moment-là que l’on verra si la Fed acceptera de tels mouvements sur les marchés clés.

Eric King : quel est le plus gros risque qui pointe à l’horizon ?

Andrew Huszar : c’est une bonne question. Le danger, c’est que les injections de la Fed aient poussé les marchés à des niveaux qui ne sont pas tenables. À court et à moyen terme, nous pourrions donc assister à un mouvement important de vente. Peut-être pas similaire à ce que l’on a connu en 2008, mais assez que pour faire remonter significativement la peur.

Le QE n’a pas eu d’impact significatif sur la macroéconomie, donc je ne pense pas que la fin du QE lui fera du tort. Par contre, le risque au niveau de la confiance est bien réel. La réalité, c’est que la confiance a été stimulée de façon artificielle durant ces dernières années par la Fed. Nous pourrions désormais assister au phénomène inverse, à savoir la confiance être minée par la Fed. Cela signifie que l’euphorie sur les marchés sera terminée. Cela aura également un impact majeur sur l’expansion du crédit aux États-Unis. »

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