Si vous devez apprendre la signification du mot « confusion » à un enfant, faites-lui la compilation de tous les titres concernant la Grèce depuis le début de la semaine. Pathétique, lassant, clownesque, ridicule… choisissez votre qualificatif !

Après l’euphorie de ce lundi, le soufflet est méchamment retombé après que Christine Lagarde ait décidé de gâcher la fête en refusant les dernières propositions grecques, les mêmes propositions (TVA, pension, impôt des entreprises, etc.) qui avaient été vertement critiquées par les éléments les plus à gauche de Syriza. La position intransigeante du FMI a plongé de nombreux membres du gouvernement dans la perplexité, les poussant jusqu’à s’interroger si le FMI souhaitait un accord et comment leur donner tort alors que le même FMI (qui est censé être une organisation apatride et apolitique, cela dit en passant) a déclaré qu’il continuerait de soutenir l’Ukraine… même en cas de défaut.

Les réunions se sont multipliées sans qu’aucune fumée blanche n’apparaisse au-dessus de Bruxelles. Le ministre autrichien des finances, Hans Joerg Schelling,  a déclaré (source Zero Hedge) :

«  Je pense qu’il est possible encore d’atteindre un accord. Il ne s’agit plus d’une question de jours mais d’heures. Nous avons reçu comme mandat lors de ce sommet de présenter un compromis d’ici 16 h. Les négociations ont duré toute la nuit. Les Grecs ne cessent de rejeter chaque nouveau compromis en présentant constamment de nouveaux souhaits. Nous sommes prêts à trouver un accord, d’aider la Grèce en tant que ministres des Finances mais la responsabilité d’accepter ce compromis ne dépend que de la Grèce. »

Traduction : « ces satanés Grecs refusent les conditions que nous cherchons à imposer, c’est à eux d’accepter ou il n’y aura pas d’accord. Samaras, tu nous manques ». Du côté de l’Allemagne, l’optimisme n’est pas de mise : le ministre des Finances teuton a déclaré qu’aucun progrès n’avait été accompli et pire encore, que l’écart entre les positions se serait récemment agrandi.

Après avoir augmenté ses plafonds de liquidités d’urgence aux banques grecques de façon quotidienne durant ces derniers jours, la BCE n’y a pas touché ce mardi tout en restant sur le qui-vive en cas de besoin.

Le théâtre se poursuit donc. Nous ne pouvons que rester béats d’admiration devant le courage et la pugnacité de ces politiciens qui, chaque matin, nous affirment depuis des semaines que tout est sur le point de se régler pour se raviser une fois les marchés fermés. Qui négocient encore et encore les mêmes conditions à la recherche d’un éventuel accord qui nous renverra de toute façon à la case départ quelques mois plus tard, lorsque le pays sera à nouveau financièrement exsangue. Même un poisson rouge de bocal se serait suicidé depuis longtemps face à une telle épreuve.

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