Inflation ou déflation ? Le débat fait rage entre les économistes pour savoir quel scénario nous attend à court terme. Cependant, d’après Jim Rickards, le débat est quelque peu futile, car les 2 scénarios ont autant de chances de se produire (source : dailyreckoning.com, publié le 31 décembre) :

« Le climat financier actuel est probablement l’un des plus difficiles que vous ayez connus. Au moins depuis la fin des années 70, peut-être même depuis les années 30. Tout simplement parce que l’inflation et la déflation sont 2 possibilités à court terme. La plupart des investisseurs peuvent se préparer à l’un ou l’autre, mais se préparer pour les 2 à la fois est beaucoup plus ardu. La raison pour laquelle le climat est difficile mais pas compliquée à comprendre.

Cela fait 5 ans que les analystes se demandent pourquoi la reprise n’est pas plus vigoureuse. Ils ne cessent de répéter que la reprise va s’accélérer bientôt. Cela fait 5 ans que cette prédiction est fausse, et que la confusion augmente. Même vous, qui avez été témoin des cycles économiques, êtes peut-être désorienté.

Si le cycle que nous vivons vous semble étrange, c’est qu’il y a une bonne raison. Le ralentissement économique actuel n’est pas cyclique, il est structurel. Il s’agit d’une nouvelle dépression qui va durer de façon indéfinie jusqu’à ce que des changements structurels soient apportés à l’économie. Par exemple, la réduction ou l’élimination des taxes sur les plus-values mobilières, des taxes sur les bénéfices et d’autres formes de régulations. (…) Il y a d’autres politiques structurelles qui n’ont rien à voir avec la création monétaire de la Fed. C’est pourquoi les QE n’ont pas pu redresser l’économie. Vu qu’aucun changement structurel n’est en vue, nous ne devons pas nous attendre à une amélioration économique.

Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit lorsque vous pensez à une dépression ? La plupart des investisseurs pensent aux photos en noir et blanc des années 30 des chômeurs faisant la file à la soupe populaire. Ou à la baisse des prix. Cependant, aujourd’hui nous ne voyons pas de files à la soupe populaire, on nous dit que le taux de chômage de 6,2 % et nous constatons que les prix sont généralement stables. Comment peut-il y avoir une dépression dans un tel contexte ?

La soupe populaire est bien là. À la différence que le paiement se fait via les cartes de débit des Food Stamps, remises par le gouvernement aux gens dans le besoin, et qui paient leur nourriture dans les supermarchés avec ce genre de carte.

Malgré les croyances populaires, le chômage est aussi au niveau des années 30. Si les statistiques du Bureau of Labor calculaient les taux en utilisant les méthodes de l’époque, le chômage serait bien plus élevé que 6,2 %. Il y a également des millions d’Américains qui touchent des indemnités d’invalidité lorsque leur assurance-chômage expire ; il s’agit d’une autre forme de chômage, lorsque le handicap est léger ou imaginaire, comme c’est souvent le cas.

Que dire des prix ? En ce qui les concerne, les choses sont différentes aujourd’hui. Entre 1929 et 1933, les prix ont baissé fortement, d’environ 25 %, alors qu’ils ont été relativement stables de 2009 à 2014, augmentant de seulement 10 %.

La création monétaire de la Fed est responsable de cet état de fait. Dans les années 30, la Fed opta pour une politique monétaire austère, tout le contraire de ce qu’il s’est passé en 2009. Ben Bernanke a d’ailleurs agi comme il l’a fait pour ne pas répéter ce qu’il considérait être une erreur. (…)

Mais cela ne signifie pas que Bernanke ait trouvé le remède contre la dépression. Combattre la déflation en elle-même ne règle pas les problèmes structurels de l’économie, qui débouchent sur une croissance en berne. Au lieu de cela, Bernanke, et maintenant Yellen, ont créé des tensions dynamiques instables.

Les dépressions sont naturellement déflationnistes. Durant une dépression, les débiteurs vendent leurs actifs afin de payer leurs dettes, ce qui pousse le prix des actifs à la baisse. Cette baisse met ensuite les investisseurs sous pression, ce qui engendre une nouvelle vague de ventes. Le processus se poursuit pour entrer dans une spirale baissière.

La création monétaire est naturellement inflationniste. Alors que plus d’argent est disponible pour acheter une quantité donnée de biens et de services, leurs prix tendent à augmenter.

La stabilité relative des prix actuels est le résultat des forces inflationnistes et déflationnistes qui agissent simultanément. Mais au lieu d’obtenir la stabilité des prix, nous sommes désormais dans un environnement extrêmement instable. Pour prendre une image, les forces de la déflation et de l’inflation sont en train de se livrer une bataille. Un vainqueur émergera, mais la guerre pourrait durer.

Si les banques centrales cessent de créer de l’inflation, la déflation contaminera rapidement l’économie. Dans le cas contraire, elles finiront peut-être par créer plus d’inflation qu’elles ne le souhaitaient. Les 2 scénarios sont très dangereux pour les investisseurs. L’économie est coincée entre 2 alternatives dangereuses, une déflation destructrice ou une inflation galopante. (…)

Ceux qui ne parlent que d’inflation ou de déflation font fausse route. (…). Cela dit, comment se préparer ? Avec de l’or, des terrains, du liquide, des obligations, des actions bien choisies, etc. Tous ces actifs ne rapporteront pas, mais ceux qui se comporteront bien compenseront pour les autres et permettront de préserver son patrimoine. »

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