Dans sa dernière interview sur KWN, James Turk a principalement évoqué la backwardation qui vient de faire son retour sur le marché de l’or.

 

« La grande nouvelle est que l’or est à nouveau en backwardation, le taux GOFO à 1 mois est négatif. C’est la première fois que la backwardation fait son retour au LBMA depuis mai.

Cependant, j’estime que la tendance n’est pas neuve, surtout pour les grosses quantités. Autrement dit, durant les dernières semaines un acheteur souhaitant acquérir pour 1 million de dollars de métal physique n’aurait pas été impacté par la backwardation. Mais s’il avait voulu acheter 1 t d’or, d’une valeur de plus de 40 millions de dollars, il aurait dû patienter au moins une semaine pour obtenir la livraison, ce qui revient au même.

À chaque fois que la backwardation apparaît, quelque chose qui devrait ne jamais arriver en théorie, car elle offre une opportunité d’arbitrage, il s’agit d’un signe de tension sur le marché physique. En bref, cela signifie qu’il n’y a pas assez de métal physique sur le marché pour satisfaire la demande au cours actuel. Car au lieu de vendre simplement leur or et de le racheter moins cher sur le marché des futures (en prenant livraison plus tard et en ayant l’opportunité de toucher des intérêts sur le cash), ils préfèrent conserver leur or plutôt que d’engranger un bénéfice garanti.

La backwardation disparaît lorsque le métal physique disponible sur le marché est suffisant pour rééquilibrer l’offre et la demande. Cela signifie en général que des lingots sortent des stocks, car contrairement à l’argent papier on ne peut pas sortir de l’or d’un chapeau. (…)

Mais d’où vient cet or ? Il n’y a que 2 sources possibles. Des 8 tonnes extraites chaque jour par les mines et qui arrivent sur le marché occidental. Je n’inclus pas l’or de Chine et d’autres pays, qui sont réservés à la consommation nationale. Les stocks existants sont la seconde source possible, mais qui est prêt à se séparer de son métal ?

Si le propriétaire est une banque centrale sous influence américaine et du FMI, il va prêter son or aux manipulateurs. S’il s’agit d’un individu, il faudra lui donner beaucoup d’argent pour qu’il accepte de céder son or contre de l’argent papier.

La backwardation ne permet pas de prévoir un rebond de l’or, car en fait le futur est toujours incertain. Par contre, il s’agit d’un signal fort que l’or est sous-évalué. Il a d’ailleurs souvent fortement rebondi ces dernières semaines lorsqu’il passait sous la barre des 1300 $.

Cela dit, pourquoi cela ne s’est-il pas passé aujourd’hui (lire lundi). Je pense que les manipulateurs savent que le mois d’août est très calme. Il est donc très facile de pousser le cours à la baisse vu les faibles volumes. (…)

L’Argentine vient à nouveau de faire défaut, la banque Espirito Santo pourrait être le premier domino du système financier à tomber, devenant le Lehman de 2014 : ce sont d’autres raisons qui peuvent justifier la backwardation. Qui veut laisser son argent dans des banques scabreuses, qui utilisent d’énormes effets de levier alors qu’il est possible d’acheter sa tranquillité d’esprit avec de l’or physique ? La demande est telle que même le LBMA a dû rapporter la backwardation.

En résumé, 2 forces sont en train de se rejoindre et de s’opposer. Il y a d’abord la tendance haussière qui a commencé en juin 2013, date de la fin de la correction qui avait démarré en 2011. La seconde force, c’est la correction à court terme qui a commencé il y a un mois lorsque l’or et l’argent ont été stoppés à respectivement 1340 et 21,35 dollars l’once par un déluge de vente de métal papier par les manipulateurs.

Nous assistons donc à une bataille entre les métaux physiques et papiers. L’histoire montre que le physique finit toujours pas remporter la guerre. »

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