Poser la question revient à se faire taxer de complotiste. Pourtant, une analyse objective des faits permet d’en douter, et c’est un euphémisme. De plus en plus de pays souhaitent rapatrier leur or, ou au moins procéder à un audit de leurs réserves. Est-ce un hasard, ou se font-ils également du souci pour leur métal jaune ? Voici l’état des lieux sur le sujet par Wendy McElroy (source, traduction condensée) :

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« Le dollar pourrait s’effondrer en un claquement de doigts si on apprenait soudainement que les réserves d’or de la Fed de New York se sont volatilisées. La semaine dernière, un nouvel événement nous a rapprochés de cette possibilité : l’Autriche souhaite procéder à l’audit des 150 tonnes d’or qui sont stockées en Grande-Bretagne (certaines sources parlent de 280 tonnes).

Si les lingots sont manquants, des audits en cascade pourraient révéler que les coffres à travers le monde sont vides. Mais plus particulièrement à un endroit précis. Une quantité disproportionnée des réserves d’or mondiale se trouve dans les coffres de la Fed de New York. Ou, du moins, elle prétend qu’elles s’y trouvent. La demande récente de rapatriement de son or par l’Allemagne, qui se fait actuellement avec une extrême lenteur, a de quoi rendre sceptique.

Une mention qui disparaît mystérieusement du site web de la Fed de NY

Le site Web de la Fed de New York affirme que

« Tous les lingots stockés pour dépôt sont soigneusement pesés, et… le marquage sur les lingots est inspecté afin de s’assurer qu’ils sont conformes aux instructions du déposant et qu’ils sont enregistrés dans les livres de la Fed de New York. Cette étape est vitale car la Fed de New York rend exactement les mêmes lingots qui ont été mis en dépôt par le déposant – les dépôts en or ne sont pas considérés comme étant fongibles. »

Mais pour être plus précis, le site Web de la Fed offrait cette garantie. Il y a quelques mois, la Fed a rendu à l’Allemagne des lingots fondus et reconditionnés, ce n’était donc pas les lingots d’origine. Et désormais, la page qui affichait ce texte n’est plus disponible. Il se peut que cette page ait été supprimée après qu’un blogueur ait attiré l’attention sur le fait que la Fed semble ne pas suivre ses propres politiques.

Un mémo de 1968, découvert et publié en 2012 par l’iconoclaste financier ZeroHedge révèle pourquoi il est important que ce soit l’or d’origine qui soit rendu. Le mémo expose une conspiration entre la banque d’Angleterre et la Fed pour fournir à l’Allemagne de l’or qui était connu pour être de mauvaise qualité (bad delivery), pour un total de 172 lingots.

Mais aujourd’hui, la sonnette d’alarme est tirée à propos de la possible absence de l’or. En 2003, la confiance sur le marché a été ébranlée après l’annonce de la banque centrale du Portugal. Elle annonçait que 433 tonnes d’or, soit environ 70 % de ses réserves, avaient été prêtées ou swappées sur le marché. Ce qui a fait dire à James Turk : « quel que soit le cas de figure… Cet or ne se trouve plus dans les coffres de la banque centrale portugaise… Et n’est plus disponible en temps que monnaie de réserve. » Pourtant, la politique du FMI permet de comptabiliser sur son bilan de l’or qui est prêté ou swappé. Et James Turk de demander comment il est possible que l’on puisse comptabiliser quelque chose que l’on ne possède pas.

Comment ? Les réserves d’or ne sont pas auditées par des inspecteurs indépendants… lorsqu’un audit a lieu. De plus, le FMI souhaite maintenir la confiance dans le réseau chancelant des banques. Pour les banquiers et le FMI, seul le bilan compte. Même la Bundesbank semblait se satisfaire de cette comptabilité et n’a jamais pensé à vérifier la présence physique de l’or. Satisfaite jusqu’au jour où un tribunal allemand a décidé que l’Allemagne était tenue de tenir un audit annuel de ses réserves d’or stockées à travers le monde.

Ce fétichisme des banques centrales pour le papier a de quoi rendre perplexe.

En octobre 2012, l’Allemagne annonce son intention de rapatrier 600 tonnes de son or qui est stocké à la Fed de New York d’ici 2020. Ces réserves n’ont pas été auditées depuis 1979. La population allemande était clairement inquiète pour son or, elle voulait savoir si elle avait du métal alloué, ou simplement une reconnaissance de dette papier. Les Allemands ne font pas trop confiance au gouvernement américain. Si celui-ci est la Fed est incapable de protéger la valeur de son propre dollar, en raison de ces politiques monétaires et fiscales déficientes, comment pourrait-on compter sur elle pour garder de l’or qui ne lui appartient pas ?

Lorsque les officiels allemands ont rencontré la Fed de New York, cela ne s’est pas très bien passé. La Fed de New York a empêché les Allemands de voir leur or, en invoquant toutes sortes de raisons. En réponse, l’Allemagne a accusé la Fed de malhonnêteté et de corruption. Après de nombreuses réactions négatives tombées des 4 coins du monde, la Fed a finalement accepté de restituer 674 tonnes d’or, mais en insistant sur le fait que la livraison ne serait pas finie avant 2020. 2 autres délégations allemandes ont pu voir un lingot, mais ils se sont vus interdire l’accès aux salles qui étaient censées contenir le reste.

En janvier 2014, un an après la demande officielle de la Bundesbank, la New York Fed n’avait rendu que 5 tonnes. Et, encore une fois, il ne s’agissait pas des lingots originaux.

Mais où est l’or ?

En 2012, un audit conduit par l’inspecteur général du trésor a établi que 99,98 % de l’or détenu par la Fed se trouve à New York. L’Allemagne a stocké 1500 tonnes d’or aux États-Unis, cependant l’audit affirme que la Fed de New York en possède 419 tonnes au total, un chiffre qui inclut des pièces.

Désormais, c’est au tour de l’Autriche d’envoyer une équipe pour inspecter ses réserves d’or à la banque d’Angleterre. Il est quasi certain qu’il manque de l’or dans les coffres aux États-Unis et/ou au Royaume-Uni.

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