Accusés de perpétuer le statu quo le jour même de leur élection, par certains, Syriza malgré la pression de la BCE et de l’UE ne plie pas, que du contraire. Et vu l’attitude frondeuse de la Grèce c’est tout le Vieux Continent qui risque de se diviser.

L’escalade des mots a eu lieu pendant tout le week-end ne laissant rien entrevoir de bon. Alors que l’Europe a lancé un véritable ultimatum à Tsipras celui-ci n’a pas tenté de calmer le jeu, bien au contraire, en adoptant une rhétorique toujours plus dure envers Bruxelles. Il a notamment déclaré :

  • Le gouvernement veut rendre au peuple grec sa souveraineté
  • La Grèce ne recevra désormais plus d’ordres par e-mail
  • L’austérité n’est pas une règle européenne
  • Ce gouvernement respectera sa parole

Sur ce, c’est le ministre des Finances Yanis Varoufakis qui a enchaîné disant tout haut ce que seuls des gens comme Nigel Farage osait dire. Il a notamment dévoilé que des Italiens hauts placés lui avaient confié être solidaires avec la Grèce tout en n’osant pas dire la vérité de peur des conséquences. La Grèce qui est déjà loin dans son processus de destruction n’a plus vraiment le choix. Varoufakis s’est même osé à déclarer que « l’euro s’effondrera si la Grèce sort de la zone ». Extrait de son interview à Reuters :

« L’euro est fragile c’est comme un château de cartes, si vous ôtez la carte grecque le château s’effondre. (…) Je voudrais avertir toute personne qui considère qu’amputer l’Europe de la Grèce que c’est un jeu très dangereux. Qui seront les prochains après nous ? Le Portugal ? Que fera l’Italie lorsqu’elle découvrira qu’il est impossible de suivre le chemin de l’austérité ? (…) Soyons honnêtes, la dette de l’Italie n’est pas gérable. »

Nous avons certes été habitués au cirque des négociations qui aboutissent en dernière minute donnant l’illusion à maintes reprises que tout était réglé. Cependant cette fois les choses sont différentes, les différences idéologiques entre l’Europe et la Grèce étant trop profondes pour être gommées.

Il est désormais assez inconcevable de voir la Grèce faire demi-tour. L’Europe pourrait être amenée à faire des concessions mais si les Allemands campent sur leurs positions, on se dirige tout droit vers une sortie de la Grèce de la zone euro. Officiellement, Syriza souhaite conserver la monnaie unique mais manifestement entre l’effacement partiel de la dette et l’euro, le parti de gauche a choisi la première solution. Dans une logique politicienne, il est même possible que Tsipras sache très bien que le retour à la drachme est inéluctable mais se soit positionné ainsi afin de ne pas être celui qui portera la responsabilité de la fin de l’euro.

Via le Wall Street Journal, on a même appris hier que la Grande-Bretagne se préparait à un Grexit. Il ne s’agit pas d’une rumeur mais des mots du ministre des Finances britanniques George Osborne. Il a déclaré :

« Le gouvernement britannique prépare un plan de contingence dans l’éventualité de la sortie de la zone euro de la Grèce et des instabilités que l’événement engendrerait sur les marchés. (…) C’est pourquoi je me rends demain au G20 dans l’optique d’encourager nos partenaires à trouver une solution à la crise. »

On peut faire des tas de reproches au programme de Syriza, mais jusqu’à nouvel ordre c’est le seul parti de gouvernement qui a secoué le cocotier de la dette européenne en lançant des vérités dérangeantes.

Sources des citations : ZH, ZH, ZH et ZH

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