Alors que la Grèce a franchi les premiers écueils des remboursements d’avril, les négociations pour débloquer les « aides » (prêts) devant servir aux échéances prochaines sont toujours au point mort.

Comme le rapporte ZeroHedge, la situation est tellement désespérée que le Financial Times a rédigé un article intitulé « la Grèce se prépare au défaut de paiement en cas d’échec des négociations ». Quoi de plus étonnant, alors que les officiels grecs ont été accusés de se comporter comme des chauffeurs de taxi « réclamant de l’argent sans quoi le pays serait en faillite ». Les membres de la zone euro furent « choqués et déçus par le manque d’initiative d’Athènes et surtout par sa réticence à discuter des réductions de pension pour les fonctionnaires. »

La situation n’a donc pas bougé : le risque de défaut est plus que jamais présent. D’ailleurs d’après le Financial Times : « la Grèce est en train de préparer l’étape dramatique de la déclaration de défaut à moins qu’un accord ne soit trouvé d’ici la fin avril avec ses créanciers internationaux, d’après des personnes au courant des intentions du gouvernement de la gauche radicale. »

Comme le note ZeroHedge avec pertinence, la zone euro supporte très mal le chantage (après tout, ne dit-on pas que les voleurs détestent être volés…) et a donc très mal pris ses nouvelles menaces.

« Le gouvernement dont les caisses se vident rapidement et qui ne pourra bientôt plus payer les fonctionnaires et les retraités, a décidé de ne pas rembourser les 2,5 milliards dus au FMI en mai et juin en cas de défaut d’accord.

Nous sommes arrivés au bout du chemin… Si les Européens ne libèrent pas les aides, il n’y aucune autre alternative (au défaut), a déclaré un officiel du gouvernement.

Le défaut de la Grèce sera un choc sans précédent dans l’histoire de l’union monétaire européenne vieille de 16 ans, seulement 5 ans après le premier des 2 renflouements qui se sont ensemble élevés à 245 milliards d’euros. »

Malheureusement pour les Grecs ils ont déjà usé et abusé de cette menace, si bien qu’au final, plus personne ne les prend au sérieux :

« La menace d’un défaut imminent pourrait être une simple tactique de négociation pour le gouvernement grec désireux d’obtenir les meilleures conditions possible de la part de ses créditeurs mais elle ne fait que souligner une réalité, à savoir que l’État arrive à court d’argent. » (…) »

En quelque sorte, on pourrait assister avec la Grèce à une adaptation de la fable d’Ésope : « le garçon qui criait au loup », en « le pays qui criait au défaut »… Mais que peut faire SYRIZA, tiraillée entre ses promesses de campagne irréalistes à moins de faire table rase du passé (soit sortir de l’euro et peut-être même de l’Europe) et les demandes tout aussi exorbitantes de la troïka ?

Ce fait est illustré de façon très simple par ineteconomics.org (source du graphique ci-dessus) : en 3 ans, le revenu des Grecs les plus pauvres a chuté aux niveaux de 1980.

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