Cela ne fait qu’une semaine que nous sommes en 2017 mais nous assistons au développement de certaines tendances initiées depuis un certain temps. C’est d’autant plus intéressant vu que le nouveau président américain va prendre ses fonctions. Nous pourrions assister à des événements exceptionnels.
Par exemple, nous semblons être spectateurs d’un renversement de tendance sur de nombreux marchés. Certaines de ces nouvelles inclinations pourront prendre du temps pour se développer, d’autres pourraient avoir lieu subitement. La plupart des marchés majeurs seront affectés, à savoir les marchés obligataire et du crédit, des devises, actions, des métaux précieux, des métaux et de l’immobilier.
Mais penchons-nous sur la plus grosse bulle des bulles de l’Histoire : le marché obligataire mondial. Ce marché a tout simplement explosé, passant de 10 trillions de dollars en 1990 à 100 trillions de dollars aujourd’hui. Lorsque nous le comparons à l’expansion de la dette depuis le début de la grande crise financière en 2006, le marché obligataire s’est valorisé de 70 %.
Avec une telle augmentation de la taille du marché obligataire, on aurait pu s’attendre à une progression similaire du PIB, mais c’est loin d’être le cas. Le PIB mondial est passé de 20 trillions de dollars en 1990 à 74 trillions aujourd’hui. Il n’a donc augmenté que de 3,7 fois. Pour chaque augmentation d’un dollar du PIB mondial, la planète a émis 2,7 fois plus d’obligations. Il s’agit d’un nouvel exemple parfait de la loi des rendements décroissants : il faut toujours plus de dette pour faire de la croissance mondiale.
La dette souveraine représente 50 % du marché obligataire. Ce sont les gouvernements qui furent les plus prolifiques de cette création de dette. Aucun gouvernement ne sera en mesure de rembourser. C’est pourquoi environ 15 trillions de dollars d’obligations d’État affichent des rendements négatifs. Elles incluent 50 % des émissions de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Suède et de la Finlande. Ensuite, quasiment toutes les émissions obligataires affichent un rendement en dessous de zéro.
Nous assistons donc à une explosion de la dette en conjonction avec la baisse des taux, proches de zéro ou négatifs. Une telle configuration serait impossible sur des marchés libres.
Source : extraits de l’article d’Egon von Greyerz, publié le 8 janvier 2017 sur KWN