Article de IRD, publié le 19 août 2015 :

Tous les indicateurs économiques les plus importants, ceux qui sont les moins manipulés, sont en train de s’effondrer comme ce fut le cas en 2008/2009. Par exemple : l’Empire State Fed (activité industrielle) est retombé au même niveau qu’en 2009.

L’index des new orders (nouvelles commandes), le meilleur indicateur de la vente en gros, a plongé vers des niveaux que l’on n’avait plus vus depuis 2010, lorsque la Fed était sur le point d’injecter presque 4 trillions de dollars d’argent frais dans le système financier.

L’effondrement des cours des matières premières est largement accepté mais le baromètre le plus important de l’économie est le pétrole. Le cours du brut a démarré sa chute au milieu de l’année 2014 soit lorsque j’avais suggéré que l’économie américaine était en train de ralentir. Après le rebond du chat mort, l’effondrement a repris :

WTI-brut

Les grosses banques de Wall Street ont tout intérêt à soutenir le cours du brut. Pourquoi ? Car elles possèdent pour des centaines de millions de dollars d’obligations émises par les sociétés spécialisées dans la fracturation hydraulique qui sont en train de s’effondrer. Bien sûr, les amendes ridicules de la SEC et de la CFTC pour avoir enfreint la loi et s’être engagé dans des activités frauduleuses sont considérées comme des frais d’exploitation mais la perspective de perdre des centaines de millions sur de la dette sûre senior est considérée comme le prix du sang.

Si Wall Street avec l’aide des banques centrales ne parvient pas à soutenir le cours du pétrole cela signifie qu’un gros problème plane sur l’économie mondiale et particulièrement sur les États-Unis, le plus gros consommateur de pétrole du monde.

Enfin, le meilleur indicateur global montrant que la fin de la folie qui règne sur les marchés est terminée et à quel point les interventions de la Fed sur les marchés sont devenues grosses comme une maison. À chaque fois que le S&P 500 est sur le point de tomber de la falaise, comme aujourd’hui par exemple, un acheteur miraculeux sort du bois. Cette demande est identifiée et devancée par les algorithmes du trading à haute fréquence ce qui permet aux actions de s’éloigner de la falaise. Je connais beaucoup de gens qui sont passablement irrités par cette situation mais je serais encore plus choqué si Yellen et compagnie n’intervenaient pas de façon quotidienne sur les marchés actions.

Mais il y a encore pire : le marché obligataire, les taux d’intérêt sont quasi bloqués !!! En fait, je dirais même que les faits montrent que le marché des treasuries est en quelque sorte fermé. La Fed est de loin le plus gros porteur et, via son réseau de négociants principaux primaires et la banque du Japon, elle s’assure que la majorité de l’offre mise en vente n’atteigne jamais les marchés. Pour rafraîchir la mémoire de tout le monde, rappelez-vous que la banque du Japon achète les obligations japonaises aux fonds de pension japonais avec du yen fraîchement créé et que ceux-ci les remplacent par des obligations américaines. De façon indirecte, le Japon est devenu l’entrepôt des Treasuries « égarées » à savoir les titres dont se débarrassent la Russie et la Chine.

Comprenez bien que c’est l’argent créé qui a propulsé les marchés actions à leur plus haut historique. Il ne s’agit pas de « richesse ». Le chiffre d’affaires des sociétés du S&P 500 sont en déclin depuis quelques trimestres désormais. Si on utilisait les normes comptables de 2000 au lieu des standards trompeurs d’aujourd’hui, les ratios p/e (ratio entre le prix d’une action et les bénéfices d’une entreprise) seraient les plus élevés de l’histoire. (…) »

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