Article de WolfStreet.com, publié le 28 septembre 2016 :

« La crise bancaire européenne n’en finit plus. Actuellement, ce sont les 2 géants bancaires allemands qui font les titres, plongeant dans l’ombre les banques italiennes en raison de leur taille et des dégâts qu’elles pourraient occasionner au système financier mondial. D’autres banques connaissent néanmoins des difficultés plus graves, certaines se sont déjà effondrées et des opérations de renflouements internes et externes se préparent.

Deutsche Bank a connu un lundi horrible après qu’une fuite nous ait appris vendredi que Merkel refuse d’entendre parler d’un plan de sauvetage de la banque avant les élections générales qui auront lieu dans un an. La popularité de Merkel a pris du plomb dans l’aile récemment ; le sauvetage des porteurs d’obligations de la banque avec de l’argent du contribuable n’arrangerait pas les choses.

Commerzbank, dans laquelle le gouvernement allemand dispose déjà d’une participation de 16 % suite à son intervention durant la crise financière, a fait la une des journaux après que l’information concernant le licenciement de 9.000 salariés ait fuité (environ 1/5 de ses effectifs). Cela lui coûtera environ 1 milliard. Pour payer la facture, la banque renoncera à payer tout dividende en 2016 afin de contenir l’hémorragie et de préserver ses capitaux dans un environnement infernal en raison des taux négatifs.

Cela fait un moment que nous évoquons la crise bancaire européenne. Elle traîne en longueur, se propage d’un pays à l’autre ; nous en parlons parfois de façon légère car il est important de garder le moral dans ce contexte morose.

Les investisseurs qui ont cru les promesses de Draghi, le sérieux de Merkel, leur volonté de faire tout ce qui sera nécessaire pour protéger les porteurs d’obligations et les actionnaires, qui ont cru au miracle de la reprise espagnole, dans le nouveau gouvernement italien ou que sais-je, c’est la soupe à la grimace.

Pour ces gens, c’est sanglant. La crise financière mondiale a été balayée sous le paillasson. Ensuite, la crise de la dette européenne a fait plonger quelques banques de la périphérie. Les contribuables ont dû payer la facture du renflouement des porteurs d’obligations tandis que bien d’autres soucis ont été dissimulés. Les problèmes n’ont pas été réglés. Et tandis que les actifs occultés, en décomposition, commencent à sentir franchement mauvais, les investisseurs se sont pincé le nez en continuant d’y croire.

Mais cela va de mal en pis. Les investisseurs se demandent ce qui se trouve vraiment sous ce paillasson, ou préfèrent ne pas le soulever de peur de ce qu’ils pourraient découvrir. Lorsque quelqu’un ose y regarder de plus près, par exemple du côté des banques italiennes, il découvre des problèmes grandissants qui commencent à se métastaser. (…)

Le souci n’est pas cantonné à quelques banques italiennes et allemandes. Il est généralisé et profond. Voici les 29 banques qui composent l’ESTX Banks Index, indice bancaire européen qui exclut donc les banques suisses et britanniques. Ce graphe indique la baisse en pourcentage par rapport à leur plus haut sur un an. Cependant, pour certaines de ces banques, notamment italiennes et portugaises, ce plus haut d’un an s’élève grosso modo à leur plus bas d’un an de l’année dernière, ce qui signifie que leur chute n’en finit plus. Certains de ces titres sont déjà devenus des actions cotées en centimes (penny stocks) il y a des années ; pour celles-ci, leur chute en euros a eu lieu à cette époque.

chute des titres bancaires européens

Si le titre d’une action plonge de 0,04 à 0,01 € sur une période de 52 semaines, comme c’est le cas pour la Banco Comercial Português, il est clair qu’elle est morte depuis bien longtemps. La chute de son titre, aussi vertigineuse soit-elle, n’est pas vraiment importante vu qu’au départ la valeur de l’action était déjà quasi nulle.

Le titre de 5 de ces banques s’échange à moins d’un euro. Le titre de 8 banques supplémentaires est en dessous de 3 €. Ces 29 banques représentent le plus gros du système financier européen. On y trouve certaines des plus grosses banques du monde, comme Deutsche Bank, Société Générale et BNP Paribas. Elles comprennent bon nombre d’ « institutions financières importantes d’un point de vue systémique » comme UniCredit, ING et Santander.

Elles sont toutes en difficulté, en même temps. Cela fait des années que leurs problèmes sont repoussés. Aujourd’hui, les taux négatifs semblent les avoir exacerbés. (…)»

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