Toute l’attention est à nouveau tournée vers la Grèce, qui a remis avec un peu de retard sa liste de réformes qui doit désormais être validée par la Troïka (désolé, les « Institutions », nos lacunes en novlangues sont toujours aussi criantes). D’autres événements importants méritent d’être abordés notamment au niveau du Baltic Dry et des banques centrales.
Mais pour en revenir à la Grèce, un premier couac a déjà eu lieu concernant la fameuse liste des réformes qu’Athènes doit remettre pour que ce nouveau plan de renflouement de 4 mois prenne effet. Les Grecs étaient largement dans les temps hier mais il semblerait que la liste n’ait pas plu aux Allemands. Quelques heures plus tard, on apprenait que la liste serait pour finir « remise le lendemain ». Et ce matin, on apprenait qu’elle avait été remise à 23 h 32… L’Allemagne a refusé de la commenter, selon Ekhatimerini, en attendant la conférence téléphonique prévue cet après-midi.
Nous supposons que les Allemands ont corrigé le devoir de Syriza et qu’une liste conforme aux exigences teutonnes a été remise. Du côté du parti de gauche grec, les fissures continuent de se former. Hier, ce fut au tour de Costas Lapavitsas de questionner la politique de son parti, lorsqu’il a demandé « ce qui allait exactement changer durant ces 4 mois d’extension pour permettre à la Grèce d’améliorer sa position de négociation et ce qui allait empêcher la détérioration de la situation économique, politique et sociale du pays. »
Avec ce qui ressemble furieusement à une nouvelle trahison politique de la volonté du peuple, il ne faudra pas s’étonner que celui-ci se tourne de plus en plus vers des partis comme Aube Dorée qui n’hésiterait pas une seule seconde à inviter « les Institutions » à venir se faire voir chez eux…
Reprise ? 20 banques centrales ont baissé leur taux directeur en 2015
Pour passer au sujet des banques centrales et de la baisse des taux, c’est au tour de la banque centrale d’Israël de baisser à la « surprise générale » son taux directeur de 0,15 %. Il s’élève désormais à 0,1 %, un record pour le pays. En 2015, il s’agit déjà de la 20e banque centrale à baisser son taux directeur soit des baisses de taux qui concernent 38 pays. L’Ouzbékistan, la Roumanie, la Suisse, l’Inde, l’Égypte, le Pérou, la Turquie, le Canada, la BCE (qui agit au nom de 19 pays), le Pakistan, Singapour, l’Albanie, la Russie, l’Australie, la Chine, le Danemark (à 3 reprises !), La Suède, l’Indonésie, le Botswana et enfin Israël sont concernés. L’article de Zero Hedge conclut ainsi :
« Pourquoi le monde entier s’est-il lancé dans une course à la baisse de leur devise ? La réponse est simple : comme nous l’avons répété durant des mois et comme Goldman Sachs vient de l’admettre la semaine dernière, la planète entière ne peut plus nier que nous traversons une période de récession mondiale. »
Un Baltic Dry qui sèche
Depuis la mi 2014 le Baltic Dry, l’indice des prix du cargo maritime a suivi la même voie que celle du cours du pétrole. Les médias dominants nous ont expliqué qu’il s’agissait de simples conséquences de surinvestissements (conséquences des QE ?) dans le transport maritime. Affirmer qu’il s’agit de la conséquence de la baisse du commerce mondial est une autre manière de voir les choses. Il s’agit peut-être un peu des 2. Quoi qu’il en soit durant les 3 dernières semaines, 3 sociétés de transport maritime ont déposé le bilan d’après Reuters via ZeroHedge. D’après le secteur, ce sont les pires conditions de marché depuis les années 80. Aujourd’hui, le Baltic Dry Index s’élève à 512 : jamais il n’a été aussi bas.
Une dette qui ne cesse d’exploser
Pour conclure, un petit rappel sur LE problème qui mine les économies de la plupart des pays développés : la dette. En prenant en compte à la fois la dette publique et privée, 9 pays disposent d’un taux d’endettement supérieur à 300 % de leur PIB.
Dans cette liste publiée par ZH, les méchants profiteurs grecs suceurs d’euros n’occupent pas la plus haute marche du podium mais sont précédés par 6 nations. Outre le Japon (le champion incontesté en la matière), l’Irlande, Singapour et le Portugal, on retrouve la Belgique mais surtout les Pays-Bas, la nation du Président de l’Eurogroupe, Mr Dijsselbloem, qui ferait donc mieux de balayer devant sa porte avant de se permettre de donner des leçons aux autres… La Russie, qui ne cesse de voir sa note être baissée par Standard & Poor’s est bien loin derrière avec 65 % de dette par rapport à son PIB.