Volatilité PentoMichael Pento : « j’avais prévenu le marché que l’expansion rapide du crédit initié par la Fed provoquerait une période d’instabilité économique, de volatilité entre la déflation et l’inflation, jamais vue jusqu’à aujourd’hui. Nous allons assister à des mouvements violents sur tous les marchés, surtout sur ceux sensibles aux taux d’intérêt. Le moment est venu.

Les politiques accommodantes de la plupart des banques centrales ont entraîné une addiction aux taux d’intérêt bas et aux déséquilibres massifs. En conséquence, toute menace d’arrêt d’injection de liquidités va provoquer de forts mouvements entre la déflation et l’inflation. Les communications récentes de la Fed et de la banque centrale chinoise ont essayé de faire « décrocher les junkies ».

Le problème, c’est que les marchés sont tellement dépendants des taux d’intérêt plancher et des injections de liquidités que le fait de simplement suggérer que les taux d’intérêt pourraient augmenter à provoquer des conséquences terribles. C’est peut-être le message qui nous est lancé par cette chute du cours des matières premières.

Michael Pento : forte volatilité sur le SHIPOR

En Chine, le risque de mettre fin aux injections de liquidités a provoqué une augmentation du taux interbancaire (SHIPOR) de 3 à 10 % en une seule semaine. Cela signifie que le marché immobilier chinois et sous une tension telle que les banques n’osent même plus se prêter entre elles, même pour 24 heures. Cela rappelle un peu la débâcle du Libor en 2008 aux États-Unis, juste avant que le S&P chute de 60 %.

Les manipulations de la banque centrale chinoise ont provoqué une inflation massive du secteur immobilier. Désormais, les tentatives de normaliser celui-ci par le nouveau gouvernement de Xi Jinping a révélé son insolvabilité. C’est ce qui a provoqué la chute de la bourse de Shanghai, en baisse de 15 % sur le mois dernier.

Certains pays poursuivent des politiques inflationnistes à l’extrême. Au Japon, les mesures prises sont tout sauves durables. Les mesures se basent sur la destruction de la monnaie et l’inflation. L’Europe a déjà tenté d’utiliser, sans succès, le modèle de reprise basée sur les déficits publics et l’inflation.

Les marchés émergents souffrent. L’ensemble des bourses de ces pays est en baisse de 16 % depuis le début de l’année. L’économie de ces pays repose sur les exportations, alors que les pays importateurs ralentissent.

Mais la Fed semble convaincue que l’économie américaine est assez forte que pour surmonter les problèmes mondiaux. Alors que cela va de mal en pis, Bernanke a même fourni un agenda pour mettre fin à son QE, prédisant l’économie américaine allait récupérer comme par magie en 2014. S’il a raison, ce serait la première fois qu’une prévision de la Fed serait correct, en un centenaire d’existence.

Comment l’économie américaine pourrait-elle s’améliorer l’année prochaine ? Sûrement pas via les exportations, ou une diminution des taxes. Le marché obligataire sort de sa période dorée, et notamment les Treasuries à 30 ans. Les taux des obligations à 10 ans sont passés de 1,6 à 2,67 % en quelques jours. La Fed ne semble pas comprendre que les marchés s’attendent à fonctionner dans un modèle inflationniste perpétuel.

Malgré tout, je pense que la Fed a réalisé que ses assouplissements quantitatifs ne peuvent continuer ad vitam aeternam. Elle voudrait y mettre un terme. Cependant, je suis convaincu que l’économie américaine va ralentir de façon dramatique cet été (alors que la croissance est déjà anémique à 1,8 %). Bernanke ne pourra rien faire, si ce n’est augmenter la somme de 85 milliards injectés chaque mois.

Source : interview de Michael Pento sur KWN

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