La Chine fait de nombreux efforts pour internationaliser sa monnaie, le yuan (ou renminbi). Elle a été récompensée par l’inclusion de sa devise dans les DTS du FMI. Désormais, c’est au tour des banques centrales de diversifier leurs réserves en monnaie chinoise.

Il ne faut néanmoins pas s’attendre à un bouleversement rapide du statut des grandes devises internationales, en premier lieu du dollar. En revanche, nous devrions assister à un rééquilibrage progressif des forces en présence, qui ne sera que le reflet de la montée en puissance économique, et en puissance tout court, de la Chine.

Celle-ci avance petit à petit ses pions pour assouvir ses ambitions, notamment avec les contrats à terme sur le pétrole en yuans et son empreinte de plus en plus marquée sur le marché de l’or.

La BCE a des réserves en yuan

Signe que les choses sont en train de changer progressivement, la BCE a converti 1/2 milliard d’euros en yuan. Il s’agit évidemment d’un montant modeste, comme l’indique Martin Armstrong, mais c’est un début. La Bundesbank a également indiqué qu’elle allait constituer des réserves en yuan (source Bloomberg).

Armstrong précise également que les rapports indiquant que la Chine vend ses obligations américaines est faux. Ce qui est vrai néanmoins c’est que l’empire du Milieu, et bien d’autres pays d’ailleurs, privilégient désormais les échéances à 5 ans ou moins au lieu d’acheter des bons du Trésor sur 10 ans, le produit phare du Trésor US.

réserves banques centrales

Armstrong rappelle également que la Banque centrale chinoise est, et de loin, celle qui possède le plus de réserves en devises, alors que la BCE n’est que 30e de ce classement avec 75,1 milliards de réserves. Selon lui, ce classement est le reflet du poids commercial de ces pays. Et vu que la Chine est l’acteur majeur du commerce mondial, il est tout à fait logique que sa devise prenne un poids plus important à l’international.