Article de ZeroHedge, publié le 8 mai 2016 : 

« Lorsqu’il s’agit de suivre les nuances du marché de l’or, très peu font montre de l’esprit d’observation de Paul Mylchreest d’ADMISI, dont l’analyse de décembre 2014 met en exergue le rôle étonnant de l’or dans la « nouvelle normalité » en tant que « devise » de financement pour les interventions de la BoJ sous la forme de la paire de trading long Nikkei/short or (et vice versa), indiquant que les banques centrales interviennent directement sur le cours de l’or (en vendant, bien sûr) lorsqu’elles souhaitent faire grimper les prix des actifs papiers.

Dans son dernier rapport, il enfonce le clou avec une analyse encore plus perturbante de l’état du marché de l’or. Plus spécifiquement, il se penche sur ce qui fut historiquement la plaque tournante du marché de l’or, Londres, et affirme qu’ « il se dirige vers un souci et devra faire face à son plus grand défi depuis son effondrement de mars 1968 en raison de réserves insuffisantes d’or physique. »

combien d'or il reste à Londres

Nous suggérons à nos lecteurs de réserver 1 heure et 2 cafés à ce rapport à lire absolument. Pour ceux qui sont pressés, le résumé expéditif est le suivant : sur base des données du LBMA et de la Bank of England concernant l’or stocké dans les coffres à Londres et des chiffres des exportations nettes d’or de Grande-Bretagne de la HM Revenue & Customs, Mylchreest a calculé que le « fonds de caisse » d’or physique de Londres (qui ne comprend pas l’or des ETF et des banques centrales) a récemment baissé pour atteindre plus ou moins zéro :

Un nouveau « London Gold Pool 1968 » en maturation ?

Le détail des chiffres de Mylchreest est disponible dans ce rapport. À la fin de celui-ci, on peut lire la conclusion suivante, des faits que nous avons observés à de nombreuses reprises en analysant les tendances inquiétantes des stocks d’or d’une entité comme le Comex en personne : « si notre analyse est correcte, le marché de l’or de Londres se dirige vers un souci et devra faire face à son plus grand défi depuis son effondrement de mars 1968 en raison de réserves insuffisantes d’or physique. »

Le rapport fait état de nombreux soucis bien connus de nos lecteurs :

  • Chaque jour, plus de 200 milliards de dollars d’or papier sont échangés. En cas de perte de confiance, on pourrait assister à une ruée désordonnée sur l’or physique.
  • Depuis 2009, les banques centrales sont passées globalement du statut de vendeuses à celui d’acheteuses.
  • La vigueur extraordinaire de la demande d’or en Chine est matérialisée par les retraits d’or des coffres de la bourse de Shanghai : en 2015, ils se sont élevés à 2597 tonnes, soit plus de 80 % de la production d’or mondiale.
  • Les ETF or à Londres ont connu un rebond de leurs réserves de métal, qui augmentent depuis janvier 2016 alors que les investisseurs occidentaux se remettent à goûter à l’or.
  • Les exportations nettes d’or du Royaume-Uni, qui sont une caractéristique de ce marché depuis 2013, afin de satisfaire l’appétit de l’Asie, et surtout de la Chine.

Mais la vulnérabilité de ce marché n’est pas confinée à ces tendances concernant l’or physique. S’il n’y a plus de métal disponible, cela signifie qu’il n’y a plus rien pour soutenir les plus de 200 milliards de dollars d’échanges quotidiens en or papier, des transactions qui représentent 95 % des échanges du marché de l’or à Londres. (…)

Cela fait des années que nous affirmons que la scission entre les marchés papier et physique de l’or devra avoir lieu pour trouver la vraie valeur du métal. Un article publié en janvier 2016 dans le magazine trimestriel du LBMA et intitulé « Les marchés physiques de gros sont cassés » pourrait bien être la confirmation que ce processus est arrivé à un stade avancé.

Durant la transition, nous pourrions connaître un marché de l’or à 2 vitesses, l’or physique s’échangeant avec une prime par rapport à l’or papier, comme les marchés à terme du COMEX ou l’or non-alloué du LBMA. (…) »

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