Article de l’Epoch Times, publié le 24 août 2016 : 

Warren Buffett affirme que l’or n’a aucune valeur, tout simplement parce qu’il ne produit rien. Cela semble être un point raisonnable, mais qu’en serait-il si les autres secteurs de l’économie arrêtaient également leur production ?

« Quand il est question de l’or, l’unique scénario dans lequel il est perdant est le suivant : lorsque le cycle économique du secteur privé et public revient en force. Si cela venait à se produire, la valeur de l’or redescendrait à 100 dollars par once. Autrement, les conséquences de la situation économique actuelle – la déflation, la stagflation, l’hyperinflation – sont toutes bonnes pour l’or », a déclaré Viktor Shvets, stratège global pour la banque d’investissement Macquarie Group. Il en résulte que l’or gagne dans trois scénarios sur quatre, mais qu’aucun d’entre eux n’est particulièrement attrayant.

M. Shvets estime également que la réaction et les actions agressives entamées par la Banque centrale mondiale à l’issue de la crise financière, ont voilé en quelque sorte le manque de productivité du secteur privé.

Qui plus est, les mouvements des banques centrales et des gouvernements ont remplacé les signaux des investissements du secteur privé, tels que les gains ou encore les données sur l’emploi. Dès lors, tout se résume à la confiance dans les banques centrales.

Quand on observe les six derniers mois, l’on se rend vite compte que les banques centrales ont fait montre de ce qui représente sûrement la plus grande expérience de l’histoire en matière de politique monétaire.

Les opérations à terme d’or ont haussé de 26 % cette année, après que la Réserve fédérale ait ébranlé la confiance dans sa capacité à gérer l’économie, en augmentant notamment les taux d’intérêt en décembre dernier. Les stocks juniors de mines d’or – les sociétés les plus sensibles à la hausse des prix de l’or – ont fait l’objet d’une reprise de 155 % cette année.

Le manque de succès des politiques monétaires conventionnelles pour stimuler l’activité économique a incité certains responsables de la Fed à faire appel à des méthodes, cette fois-ci peu conventionnelles, au cas où l’économie venait à sombrer de nouveau.

« Les politiques monétaires conventionnelles ont moins de chances de stimuler l’économie en période de ralentissement économique », a écrit le président de la Fed de San Francisco, John Williams. « Pour ce faire, l’on devra faire recours à des outils non conventionnels, à l’instar des bilans de la banque centrale, d’une orientation claire vers l’avant, et peut-être même des taux directeurs négatifs. Dans ce nouveau cadre normatif, les récessions auront tendance à être plus longues et plus profondes, les recouvrements seront plus lents, tandis que les risques d’une trop faible inflation seront plus élevés ».

Le sujet des intérêts négatifs effraie particulièrement certains des plus notoires gestionnaires de fonds. Lord Jacob Rothschild, président de Rothschild Investment Trust, a écrit ceci dans une lettre adressée à ses clients :

« Comment force-t-on les gens à faire des choses qu’ils sont réticents à faire ? »

« Quand on observe les six derniers mois, l’on se rend vite compte que les banques centrales ont fait montre de ce qui représente sûrement la plus grande expérience de l’histoire en matière de politique monétaire. Nous nous trouvons dès lors dans des eaux inconnues, et il est impossible de prédire les conséquences des taux d’intérêt très faibles, d’autant plus quand on prend en considération les 30 % de la dette publique mondiale à des rendements négatifs, combinés à l’assouplissement quantitatif à grande échelle ».

Selon Shvets, tout cela représente peut-être le début d’un mouvement de masses où les investisseurs et les citoyens rejetteront ces politiques et en chercheront des alternatives comme l’or, l’argent physique, le bitcoin ou encore l’immobilier.

« Le bitcoin et l’or pourraient tous deux être interdits par le gouvernement. Comment peut-on forcer les gens à faire des choses qu’ils sont réticents à faire ? En interdisant des alternatives comme l’immobilier, l’argent et l’or. Mais en ce faisant, il se peut que vous forciez les gens à se tourner vers l’underground de la sphère grise du marché, à travers l’accumulation d’argent avec des récépissés d’entrepôt, ou encore à travers l’accumulation illégale d’or dans des entrepôts », a-t-il ajouté.

À certains égards, cela se produit déjà. Lorsqu’un fonds de pension suisse a demandé à l’une des plus grandes banques suisses à payer une très sérieuse quantité d’argent pour le sauver d’une sanction relative aux taux d’intérêt négatifs, la banque a rejeté sa demande, selon un rapport publié par Radio und Fernsehen Schweizer en mars.

Où tout cela va mener? Shvets croit qu’il doit y avoir une remise à zéro du système financier, afin que l’on puisse se débarrasser de quelques centaines de milliards de dollars de dette.

« Actuellement, l’économie est toujours basée sur  la norme du dollar des Etats-Unis. Étant donné que le système de Bretton Woods a pris fin en 1971, nous sommes toujours sous l’étalon dollar américain. Sur quoi le système monétaire va se refonder ? Est-ce que cela va être sur la base de l’or, ou encore sur la base d’une monnaie mondiale ? L’économiste britannique John Maynard Keynes suggérait déjà en 1944 de créer une monnaie mondiale », a déclaré Shvets.

La nouvelle monnaie mondiale ne pourrait être que le dérivé de cinq monnaies internationales issues du Fonds monétaire international (FMI ). Il s’agit des « Droits de tirage spéciaux » (DTS). C’est un droit des membres du FMI à être payés dans les composantes du panier, qui est composé du dollar, de l’euro, du yen, de la livre, et à partir du 1er octobre 2016, de l’yuan chinois.

Les universitaires mondialistes, les banquiers centraux, ainsi que le FMI lui-même et d’autres organisations internationales, ont lancé une campagne de publicité massive en 2016 afin de faire pression pour que le DTS soit reconnu en tant que monnaie mondiale. Cette campagne a abouti à la première émission d’un DTS obligataire privé de 2,8 milliards de dollars, par la Banque mondiale sur le marché obligataire chinois en août.

Allons-nous avoir une monnaie mondiale ? « Les pays devraient renoncer à leurs indépendances nationales. Ils sont réticents à le faire. Donc, en général, ce genre de choses se produit à l’issue d’une guerre », a déclaré Shvets. Qu’en est-il d’un retour à l’étalon-or ? Peut-être, mais aussi seulement à l’issue d’une guerre.

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