Faire le lien entre un véhicule qui fonce dans la foule sur un marché de Noël en Allemagne, l’argent liquide et l’or : l’Union Européenne a de nouveau fait fort dans ce qui ressemble de plus en plus à un concours perpétuel d’absurdités. Il ne faut pas des millions, voire même des milliers d’euros, pour faire le buzz : malheureusement, un Twix et deux Bounty suffisent aujourd’hui. Mais alors qu’attend la Commission Européenne pour renforcer ses contrôles aux frontières sur les barres chocolatées ?
Il faudrait peut-être plutôt regarder du côté du contrôle des frontières, des politiques d’immigration, des politiques de soutien à des groupes terroristes en Syrie ou encore du côté des politiques d’accueil des réfugiés. Mais qui sommes-nous pour donner des leçons à la Commission ? Bref, un nouveau drame, qui met en exergue l’inaptitude de nos autorités à assurer la sécurité des citoyens, sert de prétexte à la poursuite de la guerre incessante contre le cash et le métal jaune, comme l’indique cet article de Reuters, publié le 21 décembre 2016 :
« La Commission Européenne a proposé ce mercredi des contrôles renforcés sur les transferts d’argent liquide et de métaux précieux en provenance des pays hors Union Européenne, dans l’espoir de fermer une source de financement des attaques terroristes qui frappent le continent.
La décision fait suite à l’attaque de lundi sur un marché de Noël de Berlin, durant laquelle 12 personnes ont été tuées alors qu’un camion a foncé dans la foule. Cette proposition entre dans le cadre « d’un plan d’action contre le financement du terrorisme », dévoilé après les attaques de Paris de novembre 2015.
Sur la base des nouvelles propositions, les agents des douanes des états de l’Union Européenne pourront augmenter les vérifications des envois d’argent liquide et de cartes prépayées.
Les autorités pourront également saisir l’argent liquide ou les métaux précieux d’individus suspects entrant dans l’Union Européenne.
Les personnes possédant plus de 10.000 € doivent déjà à ce jour déclarer cet argent lorsqu’ils entrent dans l’Union Européenne. Les nouvelles règles autoriseraient les autorités à saisir de l’argent en dessous de cette limite, « en cas de suspicion d’activités criminelles », a écrit la Commission dans une note.
Les officiels de l’UE ont déclaré que les attaques récentes en Europe ont été perpétrées avec des fonds limités, parfois envoyés depuis l’extérieur de l’Union Européenne via des réseaux criminels.
La Commission considère également l’élaboration d’un plan européen de suivi de l’argent terroriste, sur la base du TFTP entre les États-Unis et l’Europe, contre lequel les politiciens et les défendeurs du respect de la vie privée s’opposent de longue date, car ce plan permet des vérifications à grande échelle des virements bancaires des consommateurs. (…)
Bruxelles veut également l’implémentation de règles communes en ce qui concerne le blanchiment d’argent, afin que les criminels n’exploitent pas les différences de législation entre les différents états membres.
Les forces de sécurité du bloc seront également en mesure d’échanger plus efficacement l’information, après la révision du système de partage d’informations européen. Les propositions devront être approuvées par les états membres et le Parlement Européen afin d’être adoptées.
Ce plan vient compléter les propositions faites après les attaques de Paris afin de resserrer les contrôles sur les monnaies virtuelles telles que Bitcoin et les cartes prépayées, qui ont été utilisées pour perpétrer les attaques d’après les autorités françaises.
Les états membres ont soutenu ces propositions jeudi. Concernant la base du projet, qui doit encore être validée par le Parlement Européen, les porteurs de cartes prépayées devront fournir une pièce d’identité pour tout paiement supérieur à 150 €. »