Les premières séances de 2018 ont confirmé le regain d’intérêt des investisseurs pour les métaux précieux après une longue période de désamour.

Les marchés de l’or et de l’argent ont passé le cap de la nouvelle année en poursuivant sur leur élan, les métaux précieux ayant enregistré des gains solides durant le mois de décembre. Le métal jaune a clôturé l’année 2017 à plus de 1300 $ l’once pour enregistrer sa meilleure performance annuelle depuis 2012.

Durant les 5 dernières années, l’or a formé une base allant de 1050 à 1400 $ l’once. Le franchissement de la barre des 1400 $ l’once serait donc un événement significatif. Cela pousserait les traders qui surfent sur les tendances à prendre le train. Cela attirait également l’attention de la presse dominante.

Le secteur des investissements alternatifs s’est pris de passion pour Bitcoin en 2017. S’il ne faut pas s’attendre à une telle effervescence pour les métaux précieux en 2018, nous pensons tout de même qu’ils vont faire parler d’eux.

Les politiques stimulantes vont à nouveau pousser les matières premières à la hausse

Même si la FED a communiqué son intention de continuer à relever son taux directeur et de « normaliser » son bilan, des flots de nouvelles stimulations monétaires vont se déverser dans l’économie. La réforme fiscale récemment votée aux États-Unis va déboucher sur le rapatriement de centaines de milliards, voire même de quelques trillions de dollars.

Pendant des années, les entreprises américaines ont accumulé un trésor de guerre à l’étranger en raison d’une fiscalité plus intéressante. Avec l’abaissement de l’impôt sur le bénéfice à 21 % en 2018, les États-Unis deviennent soudainement un lieu d’implantation plus intéressant pour le commerce de détail.

La bonne nouvelle de cet afflux de dollars est qu’il y aura des investissements dans des projets, des hausses de salaires, de nouvelles embauches. Mais il y a également un effet pervers potentiel, à savoir l’augmentation de l’inflation. Cette hausse de l’inflation déboucherait sur l’augmentation des taux longs, ce qui ne ferait que creuser la dette américaine qui s’élève déjà à 20,6 trillions de dollars (en vertu du dernier budget républicain, on s’attend à ce que le déficit fédéral augmente d’un trillion vu que les baisses d’impôts n’ont pas été compensées par la suppression de dépenses).

Ces mesures stimulantes vont donc permettre à l’économie de bénéficier d’une belle embellie, mais de courte durée. Cette période sera suivie par des soucis du côté de la dette et de l’inflation. Pour l’instant, les investisseurs continuent d’être optimistes, comme le prouve la bonne santé des marchés actions. Mais les pressions inflationnistes sont déjà en train de s’accumuler sur les marchés des matières premières.

La production minière poursuit son déclin

Les développements des fondamentaux de l’offre et de la demande des métaux précieux sont positifs en 2018. Les bas cours de l’or et de l’argent de ces dernières années ont fait mal au secteur minier. Même s’il a continué d’exploiter ses mines, parfois à perte, ses entreprises ont fait des coupes sombres sur les budgets d’exploration et d’investissements dans de nouveaux projets. Cela signifie des années de stagnation de la production, voire même de déclin.

Metals Focus s’attend à voir la production minière d’or atteindre 3239 tonnes en 2018, soit une petite baisse par rapport à 2017. Les analystes anticipent cependant un déclin plus prononcé en 2019.

Des développements similaires sont attendus pour l’argent, même si cela est plus difficile à prédire car les sociétés minières spécialisées dans l’argent sont rares (la majorité de ce métal est obtenue dans le cadre du processus d’extraction de métaux de base). La demande d’argent est également plus erratique, notamment en tant que métal précieux.

Les analystes matières premières de TD Securities pensent que l’argent pourrait être le métal qu’il faut posséder en 2018. D’après eux, le cours de l’argent devrait atteindre les 20 $ l’once cette année, après avoir clôturé 2017 juste en dessous de la barre des 17 $ l’once. (…)

En conclusion

S’il est tout à fait envisageable d’acheter de l’or en dessous de 1400 $ l’once et de l’argent jusqu’à 20 $, ils sont aujourd’hui particulièrement attractifs. Le second est particulièrement attrayant vu qu’il est relativement meilleur marché que l’or ou que tout autre actif.

Source : article de Stefan Gleason, PDG de Money Metal Exchange, publié le 4 janvier 2017 sur SilverSeek.com