Bernie Madoff séjourne en prison pour avoir mis en place un système frauduleux, promettant des rendements mirifiques, dans lequel les nouveaux investisseurs paient les profits des anciens, un dispositif illégal car destiné à s’effondrer vu qu’il faut toujours plus de nouveaux arrivants pour payer les investisseurs existants, eux aussi toujours plus nombreux. À 2 ou 3 détails près, c’est en quelque sorte ainsi que notre système des retraites fonctionne. Comme tout bon Ponzi qui se respecte, il est destiné à s’effondrer.

Les premières fissures commencent déjà à apparaître dans un système inadapté aux réalités démographiques de l’Occident. Comme l’explique Mac Slavo dans un article publié sur son blog shtf.com (acronyme de l’expression anglophone bien connue associant ventilateur et guano), les autorités commencent déjà à réagir et les conséquences pour les retraités futurs ne sont pas négligeables. Cet exemple américain est tout à fait applicable à l’Europe, vous auriez tort de ne pas vous sentir concerné par ce qui se passe outre-Atlantique :

« Depuis 2014, une nouvelle loi fédérale permet aux caisses de retraite de baisser les allocations de leurs bénéficiaires. Au grand dam des retraités, le gouvernement et de nombreux syndicats qui ont milité en faveur de la réforme l’ont justifiée en raison du danger imminent d’effondrement de ces caisses : la seule façon de les sauver consiste à réduire les de potentiellement des millions de retraités. 6 mois plus tard, la Cour Suprême américaine a renchéri lorsqu’elle a validé le droit du gouvernement à saisir les assurances-vie et les fonds de pension qui sont mal gérés.

Bien sûr, la plupart des Américains n’ont pas prêté attention ou ont complètement ignoré les implications des nouvelles règles fixées par le gouvernement. Pourquoi ? Tout simplement parce que quiconque évoquant l’effondrement potentiel de l’économie ou du système des retraites propage, comme le président Obama l’a éloquemment dit à l’occasion de son récent discours sur l’Etat de l’Union, « de la fiction ».

Sauf qu’en octobre 2015, le canari dans la mine s’est couché lorsque l’Illinois a annoncé que l’État postposait le paiement des retraites vu qu’il ne disposait pas de quoi les payer.

Jusqu’à 60 % de baisse de leur retraite

Et aujourd’hui, les choses vont de mal en pis. La caisse de retraite centrale du Kansas est devenue la première à profiter de la réforme de 2014 alors que 400.000 Américains qui dépendent de leur retraite mensuelle pour payer des dépenses comme un crédit hypothécaire, leurs courses au supermarché ou leurs soins de santé pourraient voir leur retraite baisser en moyenne de 1400 $ :

« Dale Dorsey est mécontent.

Après avoir travaillé pendant 33 ans, il pourrait composer avec une baisse de 55 % de sa retraite, un sale coup qui va, selon lui, ‘handicaper’ sa famille et mettre en péril les moyens de subsistance de ses 2 enfants, l’un venant d’entrer au collège et l’autre en CM1.

Dorsey s’est rendu à une réunion à la mairie de Kansas City jeudi dernier où les retraités s’étaient rassemblés pour un débat sur les baisses de retraites massives proposées par la caisse de retraite centrale de l’État, qui assure 400.000 participants et qui pourrait tomber en faillite dans la décennie à venir.

« Une loi controversée de 2014 permet à la caisse de proposer des baisses (importantes), bien souvent de 50 %, voire plus, afin de tenter le sauvetage de la caisse. Le Kansas City Star avait également ajouté quelques jours plus tôt que « 2 autres caisses moins importantes ont également tentés de bénéficier d’un moment de répit via cette loi » tandis que bien d’autres caisses de retraite sont significativement sous-financées. » (source)

baisse-retraites

Comme l’a dit Jay Perry :

Ce qui nous arrive est un avant-goût de ce qui va se passer avec les autres caisses de retraite des États-Unis

Durant les périodes de boum, c’était amusant pour le gouvernement et les sociétés de promettre des retraites exorbitantes sur base d’un modèle de croissance sans limites. Aujourd’hui, la réalité fait un retour fracassant.

N’oubliez pas non plus qu’il ne s’agit que de la première étape de la destruction des caisses de retraite. Comme mentionné ci-dessus, le jugement de la Cour Suprême autorise le gouvernement des États-Unis à intervenir et à saisir les caisses qui ne sont pas performantes.

La première étape consiste donc à réduire drastiquement les retraites, ce qui est en train d’avoir lieu et va se poursuivre alors que les caisses de retraite ne parviennent plus à tenir leurs engagements aux 4 coins du pays. Ensuite, le gouvernement pourra, en raison de leur « manque de performances », saisir sans autre forme de procès tout ce secteur comme ils l’ont fait avec celui de la santé.

Ça va faire mal. Vous feriez bien de vous préparer à cette chute annoncée. »

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