Article de SRSrocco report du 26 février :

« Le monde se dirige vers un effondrement financier et économique de proportions bibliques. Les investisseurs se rangent aujourd’hui en 2 grandes catégories : la grande majorité qui détient des actifs papier et une petite minorité de la populace qui investit dans des actifs tangibles comme les métaux précieux.

Aujourd’hui, le système financier récompense ceux qui investissent dans le virtuel tout en punissant ceux qui privilégient l’or et l’argent. Bien sûr, cela ne durera pas mais depuis le record de l’or et de l’argent de 2011, cela semble durer une éternité.

Il y a cependant une lueur au bout du tunnel alors que 2 premières fissures apparaissent dans le secteur qui soutient l’ensemble du système financier leveragé et axé sur la dette. Je vais le répéter une fois de plus pour que cela soit bien clair : c’est l’énergie et non pas la finance qui propulse les marchés. La finance fournit le guidon afin d’éviter les sorties de route mais c’est l’énergie qui détermine la vélocité. Sans des sources d’énergie croissantes, le dollar n’existerait pas.

Cela dit, le secteur minier de l’or est maintenant dans de sales draps vu que la faiblesse du cours du métal jaune empêche l’exploration qui garantirait la production future. À quel point la situation est-elle mauvaise ? Observez le graphique ci-dessus.

Dans les années 60, les dépenses en prospection par dollar investi engendraient un taux de retour de 105 dollars. Par la suite ce fut un long déclin. De 83 $ dans les années 70 on est passé à 57 $ dans les années 80, à 23 $ dans les années 90 et enfin à 11 $ dans les années 2000. En bref, le taux de retour énergétique a baissé de 90 % en 40 ans. Il s’agit d’un effondrement du taux de retour dans le secteur de l’or qui s’explique par le fait que tout ce secteur est basé sur l’énergie.

Pourquoi cette chute du taux de retour énergétique est-elle importante ?

Pour le comprendre, vous devez saisir ce qu’est le taux de retour énergétique (EROI). (…) L’EROI est en quelque sorte l’équation fondamentale qui décide entre la vie et la mort, que ce soit pour une plante, un animal, un être humain ou un système économique. Il repose sur un principe simple : il faut de l’énergie pour produire de l’énergie. Voici quelques ratios d’EROI :

  • Secteur du pétrole et du gaz américain en 1930 : 100/1
  • Secteur du pétrole et du gaz américain en 1970 : 30/1
  • Secteur du pétrole et du gaz américain en 2000 : 11/1
  • Secteur de la fracturation hydraulique américain : 5/1
  • Agriculture traditionnelle sans machines : 1-2/1
  • Industrie alimentaire américaine : 1/10

Ce qui signifie que dans les années 30 les États-Unis consommaient un baril de pétrole pour en produire 100. Ce rendement a chuté à 30 dans les années 70, à 11 dans les années 2000 et à 5 dans le secteur de la fracturation hydraulique.

Pourquoi les EROI sont-ils importants ? Charles Hall, le plus grand spécialiste en la matière, estime que l’EROI minimum nécessaire pour faire tourner  une société moderne comme la nôtre doit être au moins de 10/1, idéalement de 11 ou 12/1. (…)

En ce qui concerne l’industrie de l’alimentation, nous devons consommer 10 calories pour mettre une calorie dans notre assiette. Ce qui signifie en termes simples, que nous perdons 9 calories dans le processus. En contemplant ces chiffres, il est évident que la technologie moderne n’a pas permis d’augmenter l’EROI, bien au contraire. L’agriculture traditionnelle, la chasse et la pêche sont des systèmes bien plus efficaces que notre industrie agroalimentaire moderne.

En quoi cet EROI est-il important pour l’or ? Le métal jaune utilisé en tant que monnaie ou outil de conservation de la richesse exige de l’énergie pour être disponible. Si nous devons faire le total de tous les coûts exigés pour produire une pièce d’or d’une once, c’est l’énergie qui représente la plus grosse part du gâteau.

Il ne s’agit pas que du diesel, du gaz naturel ou de l’électricité utilisée dans le processus d’extraction, de prospection ou de fonte du métal. Cela inclut également tous les matériaux, l’équipement et le travail humain qui ne sont rien d’autre que des dérivés énergétiques. Par exemple, un camion qui travaille sur une mine peut être considéré comme un coût pour l’entreprise mais sa valeur est déterminée par toute l’énergie consommée durant la fabrication des matériaux, l’assemblage, la main-d’œuvre, l’acheminement, etc. L’économie est en fait une énorme matrice énergétique.

Lorsque ce concept est compris soit que dans notre économie, on échange de l’énergie contre de l’énergie, il devient évident que la valeur de l’or n’est qu’une extension de l’énergie. Si certains estiment que l’or c’est de l’or et l’énergie c’est de l’énergie, c’est faire fi du fait qu’il faut de l’énergie pour produire de l’or. (…)

La chute de l’EROI de l’or n’augure rien de bon pour ce secteur. Bientôt, la production atteindra un pic et ce sera le début de la fin. Cela se produira à cause d’un autre pic concernant la production de pétrole mais aussi la difficulté de trouver des gisements riches en or.

Croire que la fracturation hydraulique va se poursuivre dans les 2 ou 3 décennies à venir est vain alors que les entreprises énergétiques américaines se retirent de ce terrain à l’étranger. Non seulement Chevron se retire de tous ses projets en Europe mais il dépense également plus d’argent en CAPEX qu’il n’en retire. (…) »

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