Grâce à la magie des taux d’intérêt négatifs, la Suisse est parvenue à boucler une émission obligataire à 10 ans sur un taux négatif ce qui signifie que la Confédération helvétique se fait payer pour emprunter ! Article du Business Insider publié le 8 avril 2015 :

« Le fait que les obligations des nations européennes affichent un rendement négatif n’est plus désormais la conséquence d’une subtilité de la valorisation des marchés.

Mercredi, la Suisse a vendu pour 377,9 millions de francs suisses d’obligations qui arriveront à maturité en 2025 et 2049. Le taux de l’émission obligataire à 10 ans s’est clôturé à -0,055 % d’après le Wall Street Journal.

Cela signifie que les investisseurs doivent payer 5,5 points de base, tous les 6 mois, pendant les 10 années à venir pour avoir le privilège de prêter de l’argent à l’État suisse.

Durant les mois précédents, les rendements d’obligations allemandes et suisses à plus courte échéance sont tombés en territoire négatif mais cette émission suisse est la première, avec une telle échéance, à afficher un taux négatif.

Bon nombre d’obligations avaient déjà basculé en territoire négatif mais c’est en partie à cause du mécanisme de valorisation des marchés. Soit que le rendement effectif de ces obligations est devenu négatif parce que leur prix d’acquisition est supérieur à leur valeur de départ.

Cependant, concernant ces obligations, le coupon de paiement reste positif (note : la « perte » est donc encaissée à l’achat, et la plus-value par le porteur du titre). C’est la raison pour laquelle cette obligation suisse à 10 ans est historique : tout détenteur de cet actif doit payer le gouvernement suisse pour la posséder.

Bien sûr cela reste une offre décente, vu que le taux au jour le jour de la Banque Nationale suisse est de – 0,75 %, ce qui signifie qu’en prêtant au gouvernement suisse vous perdez moins d’argent que si vous parquez votre argent sur un compte en banque. Néanmoins, comme Jeff Gundlach l’a affirmé, c’est une bien triste nouvelle. »

Pourquoi une bien triste nouvelle ? Notamment pour tous les épargnants qui ont une assurance-vie en euro et dont le rendement dépend en grande partie des obligations européennes. Alors que les rendements obligataires s’effondrent, on risque de pousser les épargnants vers les unités de compte soit alimenter un peu plus la bulle boursière jusqu’à son éclatement et le rinçage complet des titulaires de ces contrats.

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