Au début du mois de février, le gouvernement américain a publié son rapport financier annuel pour l’année 2017, comme toutes les sociétés privées le font. Mais tandis que des sociétés comme Apple ou Berkshire Hathaway publient des rapports financiers solides affichant des bénéfices, les rapports du gouvernement américain sont de véritables horreurs.

Dès les premières lignes du rapport, on apprend que la perte nette du gouvernement fut de 1,2 trillion de dollars en 2017. Vous lisez bien, 1 200 milliards de dollars dans le rouge. Cela dépasse l’entendement.

C’est plus que le PIB australien. Cela correspond à une perte de 2,2 millions de dollars toutes les minutes. Il ne s’agit pas d’une théorie du complot ou d’un délire. C’est le secrétaire au Trésor des États-Unis d’Amérique qui l’a annoncé publiquement sur la page « i » de son rapport financier annuel.

Mais le pire dans cette histoire, c’est que 2017 fut une très bonne année. Pas de guerre majeure, pas de récession, pas de crise financière épique.

En bref, 2017 fut une très bonne année. Même les rentrées fiscales du gouvernement ont atteint des records, avec 3,3 trillions de dollars qui ont atterri dans ses caisses. Mais malgré ces bonnes nouvelles, ils ont réussi à afficher un déficit de 1,2 trillion de dollars. Imaginez ce qu’il en sera lorsqu’on traversera une mauvaise année… en cas de récession, de guerre ou d’une nouvelle crise bancaire. De plus, combien de temps cela va-t-il pouvoir durer ?

Mais ce n’est pas tout. Plus loin dans le rapport, le gouvernement passe en revue ses actifs et son passif pour calculer son avoir net. Tout comme un individu calcule son patrimoine en additionnant la valeur de ses avoirs comme sa maison, sa voiture, le solde de son compte en banque. Il soustrait ensuite des choses comme le solde de son crédit hypothécaire, les montants dus sur sa carte de crédit, etc. Il obtient alors son patrimoine net, en espérant qu’il soit positif.

Mais en ce qui concerne le gouvernement américain, ce chiffre est désespérément dans le rouge : -20,4 trillions de dollars (voir page 55). Pire encore, le trou s’est creusé de 6 % en un an vu que l’année dernière, la valeur de son actif net s’élevait à 19,3 trillions de dollars.

Pour être bien clair, l’État prend en compte la valeur de tout ce qu’il possède : son patrimoine immobilier, ses porte-avions, ses liquidités, etc. Il déduit ensuite toutes ses obligations, notamment la dette nationale. (…)

Si le gouvernement était une société privée, il aurait fait faillite depuis longtemps. Mais ce n’est pas tout. Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement calcule séparément ses engagements à long terme dérivés de la sécurité sociale (assurance santé et retraites).

Comme nous en avons déjà parlé, ces 2 caisses sont en train de se vider. D’après les calculs du gouvernement (page 58), la valeur totale actuelle des dépenses futures qui excéderont les revenus futurs pour l’assurance centrée les retraites est de 49 trillions de dollars. Cela signifie que les 2 plus grandes caisses publiques du gouvernement américain seront insolvables à hauteur de 50 trillions de dollars. Donc, en tout, le gouvernement américain est dans le rouge de presque 70 trillions.

C’est incroyable que cela ne fasse pas la une des journaux. Personne n’a rapporté l’état piteux des finances américaines. Cela dit, je ne dis pas que le ciel va nous tomber sur la tête demain. Mais il suffit de parcourir l’histoire pour trouver des dizaines d’exemples de grandes puissances qui se sont effondrées sous le poids de leur dette.

Cela peut prendre des années pour que les conséquences se matérialisent. Mais ce serait de la folie de croire que cette fois, ce sera différent. (…) »

Source : article de SovereignMan.com, publié le 27 février 2018 – Rapport officiel : https://www.fiscal.treasury.gov/fsreports/rpt/finrep/fr/17frusg/02142018_FR(Final).pdf