Les chiffres économiques publiés récemment ont affiché une belle vigueur, avec une seule exception majeure : le commerce de détail. Les ventes continuent de décevoir les attentes, comme nous avons pu à nouveau le constater avec le mois d’août. Même si l’ouragan Harvey a certainement eu un impact négatif, la triste vérité est que les ventes de détail ralentissent depuis janvier.

Ce qui pose la question suivante : pourquoi les dépenses ralentissent alors que le chômage est à un niveau cyclique bas et la confiance à un niveau cyclique élevé ? Voici 4 explications potentielles :

La hausse des salaires est indiscutablement aux abonnés absents

Malgré un taux de chômage historiquement bas, nous n’assistons pas à la hausse des salaires qui devrait se produire d’après la théorie (voir graphique ci-dessous). Même s’il y a des facteurs séculiers qui impactent les chiffres, et notamment le fait que les baby-boomers qui prennent leur retraite jouissaient de salaires relativement élevés, la réalité reste que les salaires n’offrent pas le vent favorable escompté.

Les ventes d’automobiles ont atteint un pic

Après des années de ventes excellentes sur fond de taux d’intérêt historiquement bas, le marché de l’automobile américain a ralenti durant la majeure partie de ces 2 dernières années. C’est important vu que les ventes d’autos, y compris de pièces détachées, représentent environ 20 % du commerce de détail. Les ventes de voitures neuves du mois d’août, légèrement supérieures à 16 millions (chiffre annualisé), sont les plus faibles depuis le début 2014.

Le taux d’épargne est déjà bas

L’une des caractéristiques emblématiques du boum de la consommation de ces dernières décennies fut une tendance constante de baisse de l’épargne. Même si cette tendance s’est inversée temporairement après la crise financière de 2008, fin 2016 le taux d’épargne était de nouveau proche de 3 %, soit pas loin du plus bas de la dernière décennie. Le taux d’épargne pourrait baisser davantage, mais à cette étape du cycle économique les consommateurs pourraient devoir reprendre leur souffle.

Les consommateurs dépensent, mais différemment

Une explication consisterait à dire que les ventes de détail décevantes sont le fruit d’un changement des habitudes de consommation. Ce chiffre n’englobe que les ventes de produits physiques. Cela engendre un problème de mesure pour une économie dans laquelle les services prennent un poids toujours plus important dans la consommation.

En fait, la réplique du « verre à moitié plein » à la faiblesse des ventes de détail est que la consommation globale est plutôt bonne. Durant les 2 premiers trimestres de 2017, la consommation des ménages a connu une croissance moyenne annualisée de 2,5 %, un chiffre proche de la moyenne post-crise.

Source : BlackRock