Janet Burke, 71 ans, ouvre les portes de son appartement de Hollywood, en Floride, en souriant. C’est ainsi qu’elle accueille chaque vendredi Britt Weatherhead, qui lui apporte une boîte remplie de victuailles lui permettant de ne pas avoir faim.

Du fromage, du lait, du pain et des fruits font partie des aliments qui composent ce colis. 5 repas surgelés complètent la livraison de l’association « Meals on Wheels ».

« Ce serait très dur si je ne bénéficiais pas de cette aide », a déclaré Madame Burke en tenant dans ses mains un plat congelé de riz au poulet. Mais ce qu’elle préfère, ce sont les cannellonis.

Burke fait partie des presque 9 millions d’Américains âgés qui risquent de ne pas manger à leur faim aux États-Unis. En Floride, où le problème est le plus aigu chez les plus de 60 ans, plus de 750.000 personnes ont besoin d’une assistance alimentaire, selon les experts.

Ce souci est devenu un dossier chaud des élections à venir. Les candidats de Floride du Sud ont pointé du doigt les besoins des personnes âgées en tant que l’un des problèmes qui tiennent le plus à cœur les électeurs.

« La Floride du Sud était la Mecque des retraités », a déclaré Mark Adler, directeur régional exécutif de l’association. « Mais, aujourd’hui, de nombreuses personnes ont des fins de mois difficiles. »

Un habitant sur 5 est âgé de plus de 65 ans. Cela fait de la Floride l’État qui compte le plus de personnes âgées. À l’échelon national, ce pourcentage est de 15,6 %.

Même si le nombre de personnes âgées augmente, leur pouvoir d’achat n’a pas suivi la même trajectoire, d’après plusieurs rapports. Le nombre de personnes âgées qui se déclarent en faillite personnelle a été multiplié par 5 depuis 1991, d’après une étude consacrée à la faillite.

Les services de repas à domicile, comme celui dont bénéficie Madame Burke, s’adressent à des personnes à bas revenus. Meals on Wheels offre de la nourriture à 2,4 millions de retraités aux États-Unis chaque année, dont 65.000 en Floride.

Environ 38 % des dons alimentaires de l’association sont subsidiés par le gouvernement fédéral sur base de la loi Older Americans Act de 1965. En Floride, ce chiffre grimpe à 50 %. Les seules conditions pour bénéficier de cette aide alimentaire sont d’avoir plus de 60 ans et de vivre dans son propre domicile sans assistance.

Mme Burke, originaire du New Jersey, se situe en dessous du seuil de pauvreté. Même si elle doit compléter la livraison avec des achats, cela lui permet de diminuer sa facture alimentaire. Même si l’association accepte des dons, aucune contribution financière n’est requise. La valeur commerciale du colis livré chaque semaine est d’environ 50 $. (…)

Le livreur, âgé de 72 ans, fait partie des 250 volontaires qui distribuent les boîtes de Meals on Wheels en Floride du Sud. « Ces gens sont vraiment coincés. Les aider fait désormais partie de ma vie. »

Des restaurants qui distribuent de la nourriture subsidiée

Tous les retraités ne peuvent pas bénéficier du programme, mais Meals on Wheels offre également des repas dans des restaurants. Ils ne sont pas uniquement fréquentés par des personnes âgées à bas revenus. Toute personne enregistrée peut demander un jour à l’avance de profiter d’un repas subsidié par des fonds fédéraux. Les bénéficiaires sont invités à faire un don, mais il n’est pas obligatoire. La moyenne collectée par repas est de 7 centimes alors que le coût réel est de 8 $.

« J’aime beaucoup venir ici car c’est l’occasion de manger avec d’autres personnes », a déclaré Elena Segal, 84 ans, originaire d’Argentine. Un écriteau placé dans la cantine suggère un don de 2 $, mais tout le monde est servi, quelle que soit la contribution.

Manque de financement, des listes d’attente

Plus de 1000 personnes sont sur une liste d’attente en Floride du Sud afin de bénéficier des colis alimentaires de l’association, et la liste s’allonge de jour en jour, selon Adler. La raison est financière. Meals on Wheels sert actuellement 16 millions de repas de moins par rapport à 2005 en raison de « la hausse des prix de la nourriture et du transport, tandis que le financement stagne », a déclaré Adler.

« Cette initiative est économiquement pertinente, car elle permet de maintenir les personnes âgées en bonne santé, donc loin des hôpitaux. » Selon les calculs de l’association, le coût annuel de l’aide alimentaire équivaut à celui d’une journée d’hospitalisation. (….) »

Source : The Sacramento Bee