Même si l’intérêt pour les métaux précieux a baissé durant ces dernières années, la demande d’investissement reste le plus gros vecteur de croissance du marché de l’argent métal. Oui, cela peut sembler curieux, mais les pièces et les lingots d’argent, par rapport aux autres secteurs, ont enregistré la plus grosse croissance de la demande pour ce métal depuis la crise de 2008.
S’il est vrai que c’est l’industrie qui utilise le plus d’argent métal, en fait, la demande industrielle a baissé durant la dernière décennie. De plus, une nouvelle étude montre que la demande d’argent métal pour les panneaux solaires va baisser de 40 % dans les 5 années à venir. Nous reviendrons sur ce point plus loin dans l’article. Pour l’instant, je veux d’abord insister sur la demande pour les lingots et les pièces d’argent. Même dans les médias alternatifs, on semble suggérer que c’est mort, alors que c’est faux. S’il est vrai que la demande d’argent physique à des fins d’investissement a baissé significativement par rapport au pic enregistré il y a quelques années, elle reste bien supérieure à ce que nous connaissions avant 2008.
La demande de pièces d’argent grimpe lorsque le prix baisse
Il est intéressant de noter que la demande pour les lingots et les pièces d’argent semble grimper le plus lorsque les prix baissent. Ce fut vrai en 2015, lorsque la demande annuelle mondiale pour les pièces et les lingots d’argent a atteint un record de 292 millions d’onces, alors que le prix avait baissé à 15,68 dollars, soit environ la moitié du cours moyen de 2012 (31,15 dollars) :
Selon le rapport intérimaire du Silver Institute, la demande mondiale pour les pièces et les lingots d’argent devrait baisser à 125 millions d’onces en 2018, ce qui correspond à un recul par rapport aux 142 millions d’onces de l’année précédente. Mais même si actuellement la demande pour l’argent métal à des fins d’investissement a baissé de plus de 50 % par rapport au pic de 2015, cela reste significativement plus élevé que les volumes de 2007, juste avant la désintégration du système financier.
Et si on se penche sur les statistiques précédentes des World Silver Surveys, on peut constater que la demande annuelle pour les lingots et les pièces d’argent fut en moyenne de 50 à 60 millions d’onces par an entre 2000 et 2007. Après la crise financière et immobilière, le prix de l’argent a été propulsé à plus de 20 $, tandis que la demande pour l’argent physique explosait à 192 tonnes.
En se basant sur les chiffres de 2007 et les projections de 2018 (125 tonnes), on constate que la demande pour l’argent d’investissement a augmenté de 123 %. Le seul autre secteur à avoir connu une croissance, la joaillerie, a enregistré une hausse de la demande de 8 %. Dans l’industrie, la demande a baissé de 11 % ; du côté de l’argenterie, de 8 % :
Les analystes qui insistent sur la demande industrielle ne semblent pas regarder les chiffres. Celle-ci a connu un pic en 2011 à 661 millions d’onces. Les prévisions anticipent une baisse de 2 % pour 2018 à 585 millions d’onces, contre 596 millions en 2017. Je l’ai affirmé à maintes reprises : la demande industrielle pour l’argent métal n’est pas le facteur principal qui dicte le cours. (…)
Cela dit, la baisse de cette demande industrielle devrait se poursuivre sur fond de pic et de déclin de la production de pétrole. Et même si on retire de l’équation la production de brut, en lisant la nouvelle étude intitulée « Le rôle de l’argent métal dans la révolution verte » du Silver Institute, on apprend qu’ils anticipent une baisse de la demande d’argent du secteur photovoltaïque de 40 % d’ici 2024.
(…) Je suppose que nous pouvons oublier toute notion suggérant une augmentation massive de la demande d’argent métal émanant de fabrication de panneaux photovoltaïques, en Chine ou ailleurs.
Source : SRSRoccoReport.com