Il s’agit du scénario privilégié par de nombreux analystes que nous suivons : la baisse du dollar va se poursuivre, ce qui aura pour conséquence de pousser le prix des matières premières, y compris de l’or. L’un des derniers à se prononcer en faveur de ce scénario n’est autre que Jeffrey Gundlach, le patron de DoubleLine, qui est cité dans cet article de cnbc.com :

« Bonne nouvelle en vue pour les matières premières, avec une mention spéciale pour les métaux alors que les perspectives du dollar restent moroses, d’après les experts.

Le patron de DoubleLine Jeffrey Gundlach a fait cette prédiction à l’occasion d’un webcast de mardi dernier. Il a notamment prédit une performance supérieure des matières premières à celle des marchés actions. Il s’agit du corollaire de la faiblesse du dollar, qui a atteint la semaine dernière son plus bas niveau depuis 3 ans.

« Habituellement, lorsque le dollar connaît une mauvaise année, la tendance perdure pendant une à deux années supplémentaires », a déclaré Gundlach.

Les analystes qui se sont exprimés sur CNBC partagent la même opinion, notant que la vigueur de l’euro et la croissance économique mondiale allaient également doper les matières premières durant 2018.

« Il est indubitable que même si durant l’année 2017, la corrélation entre les matières premières énergétiques et le dollar s’est affaiblie, cela n’en reste pas moins un facteur très important. Lorsque le dollar s’affaiblit, les matières premières progressent », a déclaré Sabine Schels, responsable de la recherche des matières premières fondamentales de Bank of America Merrill Lynch.

Le cours du brut est toujours en course pour enregistrer une cinquième hausse mensuelle consécutive, malgré la baisse du pétrole de la semaine dernière, enregistrée dans un contexte généralisé de recul de la Bourse et des matières premières.

Le cuivre, le palladium et plus récemment le platine et l’or ont tous progressé durant ces 3 derniers mois, sur fond de faiblesse du dollar. Il s’agit d’une énorme bouffée d’oxygène pour les exportateurs de matières premières, surtout pour les pays dépendants de leurs ressources naturelles en Afrique et en Amérique du Sud, qui ont vu leur économie tanguer depuis la chute du prix des matières premières en 2015.

Finalement, la santé du billet vert reste un point crucial pour la plupart de ces matières premières. Cela s’explique par le fait que leur prix est libellé en dollars, et qu’elles sont achetées dans cette devise. (…)

« Notre scénario anticipe un affaiblissement de la paire EURUSD à 1,1 d’ici la fin du premier trimestre, en partie à cause de la réforme fiscale », a déclaré Schels. Mais elle pense que le marché est en train de voir les choses autrement, peut-être sur base que « cette réforme fiscale n’est pas aussi neutre en termes de déficit que le gouvernement veut le faire croire », ce qui est donc « un peu plus négatif à long terme pour l’économie américaine ».

La Banque Mondiale, dans sa publication « Perspectives pour le marché des matières premières » de l’automne dernier, anticipe une hausse de 4 % des matières premières énergétiques en 2018, après leur chute de 28 % l’année dernière.

Schels ajoute que si l’euro devait continuer de grimper, ce serait positif pour les matières premières. « Il est très intéressant de constater que non seulement le pétrole a grimpé avec les métaux de base, mais c’est aussi le cas de l’or. »

L’or a rebondi ce mercredi alors que le dollar glissait, jusqu’à atteindre 1347 $ l’once alors que la bourse américaine se stabilisait suite à 2 jours de baisse dramatique. »