Il y a quelques jours, un article de Simon Black faisait état d’une baisse de la demande d’or physique. Si le constat est valable en Occident, à l’échelle mondiale, celle qui importe, on est loin du compte, comme le prouve l’article de SrsRoccoReport.com, chiffres à l’appui : 

« Alors que l’euphorie générée par Trump pousse les marchés vers de nouveaux records, elle a impacté considérablement la demande pour les métaux précieux, surtout en février. Les investisseurs dans les métaux précieux croyant aux « plans grandioses » de la Maison Blanche visant à restaurer la Grandeur de l’Amérique, ils ont réduit fortement leurs achats de MP.

Il semble qu’un bon pan de cette communauté alternative est convaincu que Trump réussira à remettre les États-Unis sur les rails des années 60, c’est-à-dire de refaire du pays un géant industriel offrant des emplois bien rémunérés. Même si cela serait magnifique, cela n’aura tout simplement pas lieu alors que l’industrie pétrolière mondiale se désintègre.

Un effet de courte durée

Quoiqu’il en soit, la demande en Occident pour les métaux précieux a considérablement baissé en février par rapport au même mois de l’année précédente. Il y a quelques années, je me focalisais essentiellement sur la demande d’or et d’argent ; je me suis ensuite recentré sur l’impact de l’énergie sur les métaux précieux, les activités minières et l’économie en général.

Cependant, Louis de Smaulgld.com a fait un boulot admirable en publiant de bons articles sur la demande des métaux précieux. J’ai donc utilisé certaines de ses données et certains de ses graphiques.

Comme dit en introduction, l’euphorie des marchés générée par Trump a récemment dispersé les investisseurs dans les métaux précieux. D’après les statistiques de la US Mint et de Smaulgdl.com, les ventes d’or et d’argent ont chuté en Occident, surtout aux États-Unis, mais ont grimpé en Orient :

demande métaux précieux fev 17Comme nous pouvons le constater, les retraits effectués au Shanghai Gold Exchange ont augmenté de 67 % en février par rapport au même mois de l’année dernière, tandis que les ventes d’argent de la Perth Mint ont baissé de 17 % et les ventes d’or de 32 %. Les ventes de pièces Eagle de la monnaie américaine ont chuté de 67 % pour l’or et de 75 % pour l’argent.

L’article de Louis sur les retraits records d’or physique à la Bourse de Shanghai intègre le graphique suivant :

retraits d'or au SGE en février 2017Ils furent de 179 tonnes en février, contre 107 tonnes durant le mois de février 2016. Les retraits d’or du SGE sont un bon indicateur de la demande d’or physique en Chine. Face à ces chiffres, il est bon de se rappeler que la production mensuelle mondiale d’or est d’environ 265 tonnes. Ce qui signifie que le Shanghai Gold Exchange a vendu 2/3 de la production mensuelle mondiale. C’est une fameuse demande, et ce dans un seul pays.

Les baisses des ventes de pièces d’or de la US Mint et de la Perth Mint entre février 2016 et 2017 représentent 67 806 onces. Parallèlement, les retraits d’or physique au SGE ont augmenté de 2,315 millions d’onces. Pas besoin de compiler tous les chiffres pour constater que le déclin enregistré en Occident est largement compensé par la hausse de la demande en Orient.

Malheureusement, la Monnaie royale canadienne ne publie pas les statistiques de ses ventes d’or et d’argent (pièces Maple Leaf) avant la fin de chaque trimestre. Cela dit, les tendances au Canada sont similaires à celles des États-Unis, donc on peut s’attendre à des chiffres significativement en baisse aussi.

La demande d’or en baisse, vraiment ?

J’imagine que la plupart des investisseurs dans les métaux précieux ont eu écho de l’article de Simon Black publié sur Zero Hedge concernant le soi-disant effondrement de la demande mondiale d’or. Apparemment, il a été publié pour faire du buzz. Car si on observe la demande en Chine, il n’y a pas d’effondrement des achats d’or physique. Au contraire, vu qu’à Shanghai, on a battu tous les records le mois dernier. (…)

Je suis complètement abasourdi par la baisse récente de la demande des métaux précieux en Occident. (…) Mais cela ne me perturbe pas pour autant. Cela ne fait qu’indiquer que la plupart des Américains ne savent pas ce que c’est d’investir sur base de fondamentaux sains. »