Il y a un mois, Bank of America nous prévenait que nous n’en avions pas fini avec l’inflation. Elle se basait notamment sur l’explosion de la mention de ce mot dans les conférences sur les résultats des entreprises, qui n’a jamais autant bondi depuis que BoA tient des comptes en la matière (2004). Elle évoquait une période a minima d’hyperinflation transitoire. Aujourd’hui, la banque affirme que nous sommes entrés dans cette période.

Faire le tri entre inflation durable et transitoire

Pour les économistes, interpréter les données d’inflation actuelles représente un véritable défi. En bref, il faut être en mesure de faire la distinction entre la hausse de l’inflation générée par des facteurs temporaires de celle engendrée par des tendances de fond. Afin de répondre à ce défi épineux, les économistes de Bank of America ont créé un nouvel indicateur, qui jauge l’inflation transitoire et persistante.

En bref, l’outil de BoA suit pas moins de 11 indicateurs d’inflation établis principalement par les banques régionales qui dépendent de la FED (FED de Dallas, de San Francisco, etc.). Actuellement, son indicateur, qui prend la forme d’un compteur, signale une hyperinflation temporaire.

Est-ce une bonne nouvelle ? Pas totalement. Car selon les calculs de Bank of America, l’inflation persistante a augmenté de concert avec l’inflation temporaire. Le core CPE est évalué à 2,3 %, le core CPI à 2,5 %, ce qui fait dire à Bank of America que lorsque l’inflation transitoire s’estompera, nous devrions nous retrouver avec une inflation de base bien supérieure à l’objectif de 2 %. Voici ce que l’économiste Alex Lin a écrit dans sa note :

« Nous pensons qu’il y a des risques grandissants de voir une inflation persistante plus élevée en raison des preuves qui s’accumulent concernant les pressions inflationnistes, notamment notre nouvel indicateur basé sur l’actualité qui montre que la population est de plus en plus focalisée sur l’inflation. » Avec le risque que celle-ci s’ancre dans les esprits de la population pour devenir une sorte de prophétie autoréalisatrice. Si l’inflation est un phénomène monétaire selon Milton Friedman, l’hyperinflation est psychologique.

Source (traduction condensée)