Le blog de Pierre Jovanovic rassemble depuis des années les histoires de nombreux épargnants à qui les banques mettent des bâtons dans les roues lorsqu’ils souhaitent récupérer de grosses sommes d’argent (ou même de petites, à vrai dire). On sait que cette pratique est « monnaie courante » dans des pays comme la France et la Belgique mais voilà que même la Suisse est impactée. La Suisse !?

Il faut dire que dans la confédération helvétique, posséder un compte en banque n’est pas très attractif en vertu des taux négatifs en vigueur.  Dans un article de la SRF rapporté par le blog Acting-Man.com, un gestionnaire suisse explique que les taux négatifs sont tellement prononcés qu’il est désormais moins cher de retirer l’argent de la banque et de stocker les billets dans un coffre assuré.

Pour chaque 10 millions de francs suisses, avoir l’argent sous la main dans un coffre lui permettrait de réaliser une économie d’au moins 25.000 francs par an. Une fois le calcul fait, le gestionnaire a donc notifié à sa banque qu’il allait faire un gros retrait pour suivre sa nouvelle stratégie, son rôle étant de fournir à ses clients les solutions les plus rentables.

Seul hic, la banque a simplement refusé de livrer l’argent en liquide à son client en fournissant en guise de réponse le message laconique suivant : « nous sommes désolés, mais dans le délai que vous avez spécifié, aucune solution correspondant à vos attentes n’a pu être trouvée. »

Et bien sûr, ce n’est pas vraiment une surprise. Après tout dans un système bancaire de type fractionnaire, la banque ne possède qu’une toute petite partie des dépôts en argent. Cependant, le contrat type d’un compte à vue spécifie que l’argent est disponible immédiatement. Nous avons donc un nouveau cas d’une banque qui refuse de suivre les règles qui se trouvent dans ses propres contrats. Mais comment est-il possible que cela arrive dans une grande banque suisse, dans un pays vanté de par le monde pour sa liberté économique ?

La réponse est probablement à chercher du côté de la BNS, qui a probablement fourni des directives aux banques concernant ce genre de scénario. C’est en tout cas ce que pense Hanspeter Konrad, le président de l’association des fonds de pension suisses. Des taux négatifs qui engendrent un Bank Run mais quel génie aurait-il pu prédire un tel scénario ?

Ce nouvel épisode met une nouvelle fois en exergue le risque de confier ses économies à une banque, une entité qui n’assume aucune responsabilité de ses actes qui est au-dessus des lois et qui fait ce que bon lui semble. Pourtant, une solution toute simple existe : acheter de l’or, stocké en dehors du système bancaire bien sûr. Qui sait, nos gestionnaires suisses seront peut-être bientôt tentés.

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