2017 sera l’année du retour de l’inflation, ce qui va remettre sous tension un système financier gorgé de dettes et ranimer l’or.

Selon moi, 2017 marquera un tournant majeur sur les marchés financiers. Ce tournant consistera en un changement clair des attentes des marchés, qui passeront d’une peur de la déflation à une prévision d’inflation.

Ce changement a déjà commencé au quatrième trimestre 2016, après que Trump a remporté les élections présidentielles aux Etats-Unis. A ce moment, nous avons vu une hausse soudaine des prévisions d’inflation.


La Fed a donc essayé de garder l’inflation et ses anticipations sous contrôle en relevant les taux en décembre et en laissant entendre qu’elle le ferait trois fois en 2017. Immédiatement, les anticipations d’inflation sont retombées (voir le cercle rouge dans le graphique ci-dessous). Mais ce répit a été très éphémère.

Les prévisions ont repris une orientation à la hausse. Ce n’est à présent qu’une question de temps avant que la tendance inflationniste soit confirmée.

L’inflation est déjà intégrée ; la Fed est en retard

La Fed est à la traîne. La Fed suit l’évolution de quatre indicateurs de l’inflation : le Core CPI (ou inflation sous-jacente), le Core PCE (Dépenses de Consommation Personnelles), le Trimmed Mean CPI (moyenne ajustée du Core CPI) et le Cleveland Median CPI.

Sur ces quatre indicateurs, trois ont déjà dépassé l’objectif de la Fed qui est de 2%.

• Le Core CPI augmente à un taux annualisé de 2,1%.

• Le Cleveland Median CPI augmente à un taux annualisé de 2,2%.

• Le Trimmed Mean CPI augmente à un taux annualisé de 2,1%.

Seul le Core PCE est encore en-dessous de l’objectif cible de la Fed de 2% (à 1,6%).

Comme l’observe Albert Edwards, à la Société Générale, l’augmentation de l’inflation sous-jacente a jusqu’ici été largement due à la flambée des loyers. Sans cela, l’inflation réelle de base reste autour des 1,5%.

Toutefois, je pense que d’autres éléments entreront bientôt en jeu, poussant l’indice des prix au-delà des 3%.

Comme je l’ai déjà fait remarquer, la récente flambée de l’inflation sous-jacente (en bleu sur le graphique ci-dessous) a eu lieu au moment où la plupart des prix des matières premières étaient en baisse (ligne rouge).

Néanmoins, depuis fin 2015, les prix des matières premières ont augmenté. A mesure que nous avançons en 2017, les hausses commenceront à se répercuter…

Ce qui fera encore plus augmenter le taux d’inflation. Comme l’observe Martin Enlund, les prix de l’essence à eux seuls devraient faire grimper l’indice CPI Energy au-delà des 3% dans les prochains mois.

Lorsque l’énergie et d’autres prix augmenteront, l’inflation sous-jacente et les autres indices commenceront alors réellement à décoller.

Avant d’aborder ce sujet plus en détail, analysons comment la Fed mesure l’inflation.

Le thermomètre inflationniste de la Fed est cassé

Comme vous le savez, cela fait des années que je critique la façon dont la Fed mesure l’inflation. La mesure officielle (l’Indice des Prix à la Consommation ou IPC) évalue pitoyablement le coût de la vie réel des Américains.

Cela fait longtemps que je dis que cette mascarade est intentionnelle car l’objectif de l’inflation sous-jacente est de cacher la véritable hausse des prix afin de permettre à la Fed de dissimuler le déclin du niveau de vie qui empoisonne les Etats-Unis depuis ces dernières décennies.

La Fed a soudainement décidé d’évaluer la pertinence de sa mesure de l’inflation sous-jacente dans les anticipations d’inflation. Elle a publié une note : « Predicting Inflation : food for thought » [NDLR : prédire l’inflation : de quoi nourrir la réflexion].

Les résultats ne sont pas jolis à voir. En fait, la Fed a découvert que ses mesures officielles (IPC et DCP) sont très mauvaises pour prédire l’inflation future !

Comment alors la prédire correctement ?

Les prix des DENREES ALIMENTAIRES conditionnent l’inflation future

Par le passé, l’inflation du prix des denrées alimentaires a été une mesure plus exacte de l’inflation future que les outils utilisés par la Fed… Si l’on compare l’inflation du prix des denrées alimentaires de l’année passée au prix d’autres composants du PCEPI, on remarque que la composante alimentaire vient toujours en premier.

Etudions tout cela de plus près :

1) La Fed a admis que ses mesures officielles de ne permettent pas d’anticiper l’inflation future.

2) La Fed a admis que les prix des denrées alimentaires sont un bien meilleur moyen de prévoir l’inflation future que son DCP, les biens de consommation, les services de transport, le logement, l’habillement, l’énergie et d’autres.

En d’autres termes, pour prévoir l’inflation sans se tromper… prenez en compte l’évolution des prix des denrées alimentaires !

Pour suivre les prix des denrées alimentaires, il faut commencer par suivre celui des matières premières agricoles : blé, soja, porc, sucre, riz et autres ingrédients utilisés pour fabriquer de la « nourriture. »

Les prix des matières premières agricoles semblent avoir atteint un plancher et sortir d’une tendance baissière majeure qui dure depuis six ans.

Si cette sortie est confirmée, le graphique prévoit que le RJA (un indice qui mesure l’évolution du prix des commodities) passera facilement à neuf dollars voire même 10 dollars… soit au moins 40% de hausse.

Cela entraînerait un changement majeur du prix des denrées alimentaires.

Pour rappel, la hausse de 2011 avait agité le système financier, soulevant des vagues de troubles civils dans les pays en développement (Le Printemps arabe entre autres).

Tout avait commencé à cause du prix des denrées alimentaires.

En effet, les prix alimentaires (cercle rouge) avaient rebondi bien avant l’inflation généralisée (cercle bleu).

Autre fait remarquable : la récente hausse de l’IPC (en bleu) s’est produite AVANT est complétement décorelée de l’évolution des prix alimentaires depuis 2015. Si l’inflation des prix alimentaires commence à arriver maintenant, l’indice général va monter en flèche… puisqu’il monte actuellement SANS les aliments !

Le graphique ci-dessous représente l’inflation des prix alimentaires (pas les prix agricoles mais l’inflation réelle des prix alimentaires). Si sa tendance à la baisse (en rouge) s’inverse, alors nous pourrions nous trouver au début d’une hausse importante, au-delà des 2% (tracé bleu).

CECI représenterait un changement radical.

Une inflation généralisée deviendra rapidement un problème grave pour le système financier, comme cela a été le cas en 2011.

Je pense que cela aura lieu au second semestre 2017.

Et cela sera évidemment excellent pour l’or et les minières aurifères.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit.

Article de Graham Summers, via les publications Agora.

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