Dans sa dernière interview accordée à King World News, Egon von Greyerz fait le point sur l’état désastreux de nombreux pays à travers le globe, tout en abordant les volumes d’or physique échangés actuellement, qui sont incroyables.

Egon von Greyerz : « Eric, nous avons déjà touché un énorme iceberg en 2008. Depuis, nous coulons lentement mais sûrement. Les sommes astronomiques injectées par les banques centrales ont permis de ralentir cette descente aux enfers.

LBMA Egon von Greyerz OrBien sûr, faire tourner la planche à billets n’aura aucun effet positif à long terme, vu que cet argent créé à partir de rien n’a aucune valeur et n’en aura jamais. Mais cela ralentit l’écroulement. Les gens sont dans le déni total, l’orchestre continue de jouer tandis que les passagers sont toujours en train de danser sur le navire.

Le monde occidental est endetté jusqu’à la garde

Il suffit de regarder l’économie mondiale. Le Japon est un cas désastreux, avec sa dette astronomique et ses taux d’intérêt proches de zéro. Ils ne s’en sortiront pas. En Europe, nous avons quelques pays condamnés. L’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Grèce, la France, le Royaume-Uni… Leur économie est totalement en banqueroute… »

«  Tandis que les États-Unis sont le plus gros débiteur du monde, qui ne pourra jamais rembourser sa dette avec de l’argent réel, tandis que le bilan de la Fed explose. Il est passé de 800 milliards en 2008 à 3,2 trillions aujourd’hui. Si on observe la courbe, on constate une augmentation exponentielle de son bilan.

La Fed achète aujourd’hui 75 % des obligations émises par le trésor américain. Dans quelques mois, elle en achètera probablement l’intégralité. On assiste à des injections de liquidités partout à travers le monde. Depuis 2008, c’est environ 20 trillions de dollars qui se sont déversés. Pourtant, cela n’a vu aucun effet sur l’économie réelle.

Ces injections de capitaux ont simplement permis aux banques de survivre et de créer des bulles sur le marché actions, des obligations et de l’immobilier. La dette globale mondiale, si on exclut les dettes non provisionnées, s’élève à environ 250 trillions de dollars. En admettant que seulement 10 % de cette dette ne sera pas remboursée, ce qui serait un miracle à mon avis, cela signifie que 25 trillions de dollars manqueront à l’appel. Cependant, je suis sûr que ce pourcentage se rapproche plus de 33 %. Soit des impayés en perspective de 70 trillions de dollars, ce qui correspond au PIB de la planète entière.

La planète n’a pas les moyens de rembourser cette dette. Pourtant, nous ne comptons même par l’énorme marché des produits dérivés, dont la valeur est supérieure à un quadrillion, tandis que ses actifs ne valent presque plus rien. Mais, avant l’écroulement de ce Ponzi vieux de 100 ans, les banques centrales vont créer de la monnaie à l’infini jusqu’à ce que l’hyperinflation se manifeste.

Egon von Greyerz : situation de l’or

Les investisseurs peuvent se demander : « quelles seront les conséquences, et pourquoi l’or ne grimpe-t-il pas ? Eh bien, l’or va continuer d’être en marge du système, comme ce fut le cas pendant 5000 ans. Par contre, les monnaies papier vont s’effondrer dans leur course folle. Il suffit de regarder ce qui s’est passé en mai : 15 banques centrales ont diminué leur taux d’intérêt. La guerre des devis est engagée : chacun cherche à dévaluer sa monnaie.

L’effondrement des monnaies papier à travers le monde garantit non seulement l’inflation, mais l’hyperinflation. L’or, par contre, permettra de conserver son pouvoir d’achat. Comparé aux monnaies papier, le cours de l’or aura quelques zéros en plus par rapport à son niveau actuel d’ici quelques années.

À court terme, l’or va continuer de réagir aux statistiques truquées ou non pertinentes. Par exemple, aujourd’hui nous avons eu la publication du PMI et de la confiance des ménages américains. Ces chiffres furent hauts, donc l’or a baissé. Ces chiffres, qui représentent un sentiment, sont dopés par la planche à billets bien sûrs, qui a fait monter les marchés aux criques. Donc, ils peuvent embellir pendant un temps la réalité, mais celle-ci ne change pas : l’économie sous-jacente en est au stade terminal.

Egon von Greyerz poursuit : « il suffit de regarder ce qui se passe sur le marché de l’or physique. Le LBMA a rapporté des transactions records en avril, plus 25 %. Il s’agit des volumes les plus importants depuis le pic de l’ordre de septembre 2011. Donc, les volumes d’échanges d’or physique sont au même niveau que lorsque l’or était au-dessus de 1900 $ l’once. C’est extraordinaire. Les volumes échangés sont incroyables. Cela prouve que seul le marché papier est en baisse.

Pourtant, ce sont les chiffres d’avril. Les raffineurs ont rapporté une activité encore plus importante en mai. Ce qui signifie que la demande est encore plus importante aujourd’hui. Malgré la baisse d’aujourd’hui (31 mai 2013), je pense que le cours de l’or va repartir à la hausse.

Source : King World News

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