Comme la grenouille proverbiale qui ne se rend pas compte de l’élévation de la température dans la casserole jusqu’à ce qu’il soit trop tard, les investisseurs semblent vivre une hausse furtive similaire de l’inflation. Les modifications de l’inflation de base suggèrent un raffermissement léger des prix.

Cependant, sous la surface, il semble que des éléments laissent entendre que l’inflation pourrait continuer de grimper au-dessus du nirvana de 2 % que les banquiers centraux aiment tant. Voyez plutôt :

Les prix du logement augmentent le plus rapidement depuis une décennie

Le logement est l’un des composants majeurs de l’inflation de base, soit l’inflation sans l’alimentation, volatile, et le coût de l’énergie. La composante principale du logement du CPI est l’OER. Vu que le coût du logement représente plus de 40 % de l’inflation de base, il s’agit d’un indicateur clé à observer. En décembre, l’OER a augmenté de 3,5 % par rapport à l’année précédente, soit le rythme le plus élevé de ces 10 dernières années ou presque (voir ci-dessous).

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L’inflation des soins de santé n’est pas aussi contenue qu’espéré

Il y a quelques années, les prix des soins de santé semblaient enfin sous contrôle. Cette conclusion apparaît désormais prématurée. Le CPI des soins de santé a augmenté d’environ 4 %, sur base annuelle, durant les six derniers mois. Avec l’exception d’une brève période en 2012, les coûts des soins de santé n’avaient plus augmenté de cette façon depuis le début de 2008.

Les salaires augmentent

L’un des aspects marquants de cette reprise fut une croissance contenue des salaires et ce, malgré la vigueur du marché de l’emploi. C’est en train de changer lentement. Même s’il reste en sourdine sur une base historique, le salaire horaire moyen augmente de 2,9 %, soit le rythme le plus élevé depuis le printemps 2009. Cette tendance pourrait s’accélérer alors que 20 États ont relevé leur salaire minimum ce 1er janvier.

L’inflation des prix à la consommation commence aussi à augmenter

Jusqu’il y a peu, les consommateurs ne craignaient pas l’inflation. C’était sans conteste le résultat de la chute du prix du pétrole et de l’essence, qui semblent jouer un rôle disproportionné dans la perception des consommateurs de l’inflation. Tandis que le pétrole et l’essence sont plus stables, les attentes changent. L’enquête sur le sujet de l’université du Michigan donne désormais des attentes d’inflation de 2,6 %, contre 0,4 % le mois précédent.

Tout ceci n’augure pas d’une inflation similaire à celle des années 70. En revanche, cela suggère que l’inflation pourrait dépasser de modestes attentes. (…)

Vu que l’inflation actuelle est là, et que celle à venir continue d’augmenter, les investisseurs pourraient vouloir considérer quelques thèmes de leur portefeuille : une préférence pour les TIPS par rapport aux Treasuries, une exposition aux actions financières, qui sont typiquement bénéficiaires de taux plus élevés, ainsi qu’une sous-exposition aux substituts des Treasuries, comme les services publics et les produits de première nécessité. Enfin, si les attentes d’inflation augmentent plus vite que les taux nominaux, l’or devrait continuer de mériter une place dans la plupart des portefeuilles.

Article de Russ Koesterich, publié le 26 janvier 2017 sur le blog de BlackRock

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