Cet article de Ted Butler contient des informations factuelles intéressantes, mais aussi des spéculations qui doivent être lues en tant que telles et qui n’engagent que lui (source SilverSeek.com) :

« Dans les annales modernes de l’histoire de l’argent, il y a 2 cas bien connus d’accumulation massive du métal par une entité. Il y a d’abord eu les acquisitions des frères Hunt et de leurs associés au début des années 80. Le second cas est celui des achats de la société Berkshire Hathaway de Warren Buffett, 17 ans plus tard.

On dit que les frères Hunt ont contrôlé environ 100 millions d’onces d’argent métal, plus environ 100 millions d’onces sous la forme de contrats à terme, tandis que Berkshire a possédé jusqu’à 129 millions d’onces.

Il existe aujourd’hui des preuves convaincantes d’un 3e cas d’accumulation massive d’argent, par ni plus ni moins JP Morgan, l’une des banques les plus puissantes et les mieux informées de la planète. Cette accumulation remonte au pic du cours de l’argent d’avril 2011, qui a ensuite connu un déclin durant les 7 années suivantes. De zéro en avril 2011, la quantité d’argent se trouvant dans les coffres du COMEX et appartenant à la JP Morgan est passée à 120 millions d’onces.

L’intégralité de ce métal accumulé par JP Morgan durant ces 7 ans provient de livraisons prises sur des contrats à terme passés en son nom propre. JP Morgan a pris livraison de 14 millions d’onces en décembre et jusqu’à présent, 13 millions sont restés dans ses coffres du Comex. Cela signifie que désormais, la JP Morgan dispose de plus de 133 millions d’onces d’argent au COMEX, soit plus que les quantités accumulées à leur apogée par les frères Hunt ou Berkshire Hathaway. Il y avait néanmoins bien plus d’argent métal en circulation en 1980 et en 1998, ce qui signifie que l’accumulation de la JP Morgan est bien plus spectaculaire que les précédentes.

Mais les stocks d’argent métal de la JP Morgan au COMEX ne sont que la partie visible de l’iceberg. En dessous de la surface, la portée véritable de l’accumulation de métal par la banque est tout simplement incroyable. Outre son stock vérifiable de 133 millions d’onces d’argent, la JP Morgan devrait posséder au moins 675 millions d’onces d’argent physique. (…) Mais comment aurait-elle pu y parvenir sans attirer l’attention, et surtout dans un contexte de baisse du prix ?

Le bon sens nous fait dire qu’il est impossible d’acquérir autant de métal sans faire grimper les prix. L’explication est la suivante : depuis son acquisition de Bear Stearns au début de 2008, JP Morgan a été à la fois le plus gros acheteur d’argent physique et le plus gros shorter sur les contrats à terme sur l’argent. La JP Morgan a réussi un exploit impossible à reproduire sur n’importe quel autre marché des matières premières. (…) Ce facteur est de très loin le plus positif pour les perspectives de l’argent. (…)

D’où viendrait l’argent physique acheté en catimini, selon Butler ?

Comme je l’ai expliqué dans des articles précédents, 100 millions d’onces d’argent ont été achetées sous la forme de Silver Eagles, et 50 millions sous la forme de Maple Leafs en argent. Ces pièces ont ensuite été fondues en lingots standards de 1000 onces, vu qu’il serait impossible de revendre ces pièces d’argent en quantité industrielle. En 2013, les ventes records de ces pièces étaient contradictoires avec la situation connue par les marchands de métaux précieux, qui rapportait de faibles ventes. Si ce n’était pas Joe qui achetait ces pièces, cela devait être un acteur puissant. Vu l’activité importante de JP Morgan sur le marché de l’argent du Comex, l’explication la plus plausible est que c’est la banque américaine qui a acheté ces pièces d’argent. Elle a arrêté d’en acquérir il y a environ un an, ce qui explique pourquoi les ventes ont chuté depuis. (…)

Au moment pile où l’argent métal a chuté de son plus haut (avril 2011), la JP Morgan a commencé ses achats frénétiques. Un autre phénomène quasi impossible à expliquer a commencé au même moment, et se poursuit jusqu’à aujourd’hui, à savoir des mouvements d’argent physique anormalement élevés entre le Comex et l’extérieur. Durant les 7 dernières années, environ 4,5 millions d’onces sont rentrées et sorties des coffres du COMEX chaque semaine. C’est bien plus que la moyenne historique, et ce phénomène n’a lieu que sur le marché de l’argent. (…)

Le plus gros de l’accumulation d’argent métal de la JP Morgan provient de la conversion continue de ses parts d’ETF, le SLV, en métal physique, une opération qui peut se faire en toute discrétion. (…) Via ce biais, la banque a pu mettre la main sur 250 à 300 millions d’onces d’argent. (…)

Je suis convaincu que la JP Morgan poursuit les mêmes objectifs que les frères Hunt et Warren Buffett, à savoir de vendre cet argent avec un beau profit à la clé. (…) Je ne peux pas vous dire quand la JP Morgan décidera de laisser le cours de l’argent s’envoler, mais je suis certain que ce jour viendra. (…) »