L’inversion de la courbe des taux américaine suggère que nous sommes à 18-24 mois de la prochaine récession. Cette récession pourrait engendrer le début d’une nouvelle période de stagflation similaire à celle de 1966-1980.
Ci-dessus, nous avons le graphique à long terme du marché obligataire. Certains analystes de l’or ont relevé une formation de type tête et épaules en constitution, mais il est important de voir la tendance véritablement se confirmer avant de s’emballer.
À moyen terme, les taux négatifs sont le facteur qui influence le plus les marchés majeurs. Trump veut que la FED « concurrence » la BCE et la BoJ en poussant les taux américains vers le bas. Cette politique pourrait empêcher la tendance attendue sur le marché obligataire. De façon horrible, les banques commerciales américaines répondent à la folie des taux bas… en vendant des crédits au lieu d’en émettre. Il s’agit de l’un des nombreux catalyseurs d’une récession en Amérique. Un autre étant que les banques vont devoir s’engager dans de nouvelles opérations spéculatives risquées similaires aux transactions OTC de produits dérivés qui ont mené à la crise de 2008.
Peu importe le scénario, c’est gagnant-gagnant pour l’or :
- Des taux plus élevés détruiront la capacité des gouvernements à emprunter. Dans un tel scénario, ils devront recourir à la création monétaire. Peut-être comme l’Allemagne l’a fait dans les années 20 ;
- Des taux plus bas encourageront les Etats à emprunter toujours plus, ce qui créera de l’intérêt pour l’or du côté des institutionnels.
En bref, la stagflation arrive, mais pas avant que la ligne de support de tendance haussière du marché obligataire ne soit franchie. En attendant, nous pourrions assister à l’arrivée des taux négatifs aux États-Unis, ainsi que bien plus de dettes publiques. Il est évident que Trump ne va pas mettre un terme à sa folie des déficits et des droits de douane.
Le président des États-Unis (que j’appelle parfois « super droits de douane man ») veut mettre en place une nouvelle salve de taxes douanières alors que la période des achats de Noël approche. Cela pourrait propulser les bénéfices en berne des entreprises en territoire négatif. Trump est-il en train de se muer en rabat-joie qui va gâcher Noël ? Malheureusement, la réponse est probablement oui.
S’il perd les élections de 2020, le risque de stagflation continuera de grimper. Les Démocrates ont promis des hausses d’impôts qui pourraient démolir la croissance ainsi que réduire la demande pour les rachats d’actions et les émissions obligataires.
La récession à venir sera probablement mineure sous une administration Trump, au moins dans un premier temps. En cas d’administration démocrate, elle pourrait rapidement dégénérer en dépression inflationniste qui serait « réglée » avec un énorme impôt sur la fortune. Cet argent serait rapidement gaspillé par le gouvernement, si bien que la dette poursuivrait son augmentation par la suite.
En bref : la création monétaire par le gouvernement américain est imminente, peu importe le vainqueur de la prochaine présidentielle.
L’or est le gagnant incontesté, probablement le seul, peu importe le scénario à moyen terme qui se développe. Et sur le long terme, ce sera le grand gagnant.
Quid des minières or ? Ci-dessus le graphique des minières et de l’or. Toute échappée au-dessus de l’énorme formation en biseau signalerait probablement le premier marché haussier majeur des minières or depuis les années 70.
En ce qui concerne l’argent métal, voyez le graphique spectaculaire ci-dessus. Durant le marché haussier des années 70, ma plus grosse position était l’argent métal. Le scénario de la stagflation en faisait l’actif à posséder. L’histoire va-t-elle se répéter ? Je pense que oui. L’argent avait enregistré une excellente performance par rapport au métal jaune durant les années 70. Les marchands de métaux précieux de Singapour rapportent soudainement que les investisseurs achètent plus d’argent que d’or. Mon conseil aux investisseurs occidentaux est le suivant : imitez-les et achetez de l’argent !