Alors que la guerre des monnaies bat son plein et que les banques centrales ont acheté les secondes plus grandes quantités d’or en 2014 depuis un demi-siècle, c’est autour de la Suède de faire passer son taux directeur en territoire négatif dans l’espoir de faire baisser la couronne. Article du FT :

« La Suède vient de passer son taux directeur en territoire négatif et de lancer un assouplissement quantitatif dans le but de combattre la déflation devenant ainsi le dernier pays scandinave à alimenter l’escalade de la guerre des devises qui a lieu en Europe.

La Riksbank a pris les marchés par surprise en passant son taux directeur à -0,10 % et en dévoilant son premier programme d’achat d’actifs, tout en s’engageant à d’autres actions futures pour éviter que le pays ne s’enlise dans le piège déflationniste. La banque a présenté sa stratégie en tant que précautions contre les risques étrangers et la crise en Grèce.

Janet Henry de HSBC estime qu’il s’agit clairement d’une mesure destinée à dévaluer la couronne, une telle décision dans un contexte global de guerre des devises n’ayant aucun effet sur le problème de fond à savoir la demande mondiale en berne.

La Suède a pris cette décision alors que son voisin danois a pris des mesures encore plus draconiennes pour stopper le flot d’argent qui met son peg avec l’euro à mal et qui ressert le piège  de la déflation.

De leur côté, les Danois ont baissé leur taux directeur à -0,75 % en un mois afin de contrecarrer les effets à venir du QE de la BCE. Ils ont même pris la décision sans précédent de suspendre toute émission obligataire.

D’après Jens Nordvig (Nomura), la banque centrale danoise aurait dépensé cette année 32 milliards d’euros afin de défendre le peg face à l’euro soit 10 % du PIB danois. (…) Steen Jakobsen (Saxo Bank) a déclaré que l’échec du peg serait dangereux vu que les fonds de pension privés du pays dépendent largement d’actifs libellés en euro, tandis que leur dette est en couronnes danoises.

« Ces divergences monétaires pourraient rendre certains fonds de pension techniquement insolvables. Si cela devait arriver, le Danemark préférerait probablement rejoindre l’euro qui permet une réévaluation de 10 %. Cela pourrait arriver très rapidement si la situation dégénérait en Grèce. (…) »

Les responsables de la banque centrale du Danemark sont apparemment convaincus d’être plus intelligents que leurs homologues suisses, pensant réussir là où la BNS a échoué. De belles turbulences sur les marchés des changes et de conférences organisées à la va-vite en perspective !

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