Le conseiller économique principal de la candidate à la présidentielle française Marine Le Pen a rencontré le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau en septembre. Il a évoqué avec lui les plans de son parti visant à prendre le contrôle de la banque centrale afin de l’utiliser pour financer les déficits publics.

La réunion a eu lieu dans les coulisses de l’audition publique de François Villeroy de Galhau à Bruxelles dans le cadre du comité économique et monétaire du Parlement européen. Monot en fait également partie. Il a fait cette confidence à l’occasion d’une interview du 4 février. La Banque de France n’a pas souhaité réagir lorsqu’on lui a demandé de confirmer la réunion.

La banque centrale est devenue l’une des premières cibles de Le Pen, alors qu’elle peaufine ses plans visant à prendre le contrôle de l’économie française et à quitter l’euro. Elle a l’intention de révoquer l’indépendance de la Banque de France pour l’utiliser à financer la sécurité sociale et les allocations, ainsi qu’à rembourser la dette du gouvernement après avoir quitté l’union monétaire européenne.

Bien que la présidente du Front National soit en tête des sondages du premier tour prévu pour le 23 avril, il est loin d’être acquis qu’elle sera la prochaine présidente en raison du système à deux tours, qui requiert un support très large pour remporter le second tour programmé deux semaines plus tard.

« Actif français »

Villeroy de Galhau, qui siège également au conseil des gouverneurs de la BCE, a rejeté les propositions de Marine Le Pen dans une interview accordée ce jeudi à BFM, même s’il ne l’a pas mentionnée nommément.

« Il est important que nous ayons des institutions et une devise à l’abri des turbulences quotidiennes », a déclaré le gouverneur. « La Banque de France appartient à tous les Français, elle est au service d’un actif français, notre monnaie. »

L’écart de taux entre les obligations françaises à 10 ans et les allemandes fut le plus important de ces 4 dernières années en ce début de semaine, alors que les incertitudes politiques découragent les investisseurs. Villeroy de Galhau a qualifié ce mouvement de « tension temporaire ».

Article de Bloomberg, publié le 8 février 2017

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