Le Fonds monétaire international a réduit mardi ses prévisions de croissance mondiale pour 2022 et 2023, qualifiant les perspectives économiques mondiales de « sombres et plus incertaines. »

Le FMI s’attend désormais à ce que l’économie mondiale progresse de 3,2 % cette année, avant de ralentir encore pour atteindre un taux de PIB de 2,9 % en 2023. Ces révisions marquent une baisse de 0,4 et 0,7 point de pourcentage, respectivement, par rapport à ses projections d’avril.

L’institut, basé à Washington, a déclaré que les perspectives révisées indiquaient que les risques de détérioration décrits dans son rapport précédent se matérialisaient désormais. Parmi ces défis figurent la montée en flèche de l’inflation mondiale, un ralentissement pire que prévu en Chine et les retombées actuelles de la guerre en Ukraine.

« Une reprise timide en 2021 a été suivie d’une évolution de plus en plus sombre en 2022 », indique le rapport.

« Plusieurs chocs ont frappé une économie mondiale déjà affaiblie par la pandémie : une inflation plus élevée que prévu dans le monde entier – en particulier aux États-Unis et dans les principales économies européennes – déclenchant un resserrement des conditions financières ; un ralentissement pire que prévu en Chine, reflétant les épidémies de COVID19 et les blocages ; et de nouvelles retombées négatives de la guerre en Ukraine », ajoute le rapport.

Le ralentissement anticipé marquerait la première contraction trimestrielle du PIB réel mondial depuis 2020. Un scénario alternatif « plausible » mais moins probable pourrait voir la croissance mondiale tomber à environ 2,6 % en 2022 et à 2,0 % en 2023, selon le FMI, ce qui placerait la croissance mondiale dans les 10 % de résultats les plus bas depuis 1970.

Le mois dernier, la Banque mondiale a réduit ses perspectives de croissance mondiale pour 2022 à 2,9 %, contre une estimation antérieure de 4,1 %, invoquant des pressions macroéconomiques similaires.

Les États-Unis, la Chine et l’Inde en tête des révisions à la baisse

La dégradation des perspectives de croissance aux États-Unis, en Chine et en Inde est à l’origine des révisions à la baisse effectuées par le FMI.

Les perspectives du PIB des États-Unis ont été abaissées de 1,4 point de pourcentage, à 2,3 %, en raison d’une croissance plus faible que prévu au premier semestre 2022, de la réduction du pouvoir d’achat des ménages et du resserrement de la politique monétaire.

La croissance de l’économie chinoise est inférieure de 1,1 point de pourcentage aux estimations précédentes, en raison de la fermeture prolongée de la Covid et de l’aggravation de la crise immobilière. La deuxième économie mondiale devrait désormais afficher une croissance de 3,3 % en 2022, soit son taux le plus bas depuis quatre décennies, si l’on exclut les premières retombées de la crise Covid-19 en 2020.

Les prévisions pour l’Inde ont été réduites de 0,8 point de pourcentage, à 7,4 %, en raison principalement de conditions extérieures moins favorables et d’un resserrement plus rapide des politiques.

Dans le même temps, les perspectives de la zone euro ont été abaissées de 0,2 point de pourcentage, à 2,6 %, bien que le FMI ait déclaré que les retombées de la guerre en Ukraine risquaient de se faire sentir davantage en 2023, notamment dans les grandes économies que sont l’Allemagne, la France et l’Espagne.

Selon le FMI, l’économie russe s’est contractée moins que prévu au deuxième trimestre, malgré les sanctions économiques de grande envergure imposées par l’invasion non provoquée de l’Ukraine. Sa projection pour 2022 a été revue à la hausse de 2,5 points de pourcentage, bien que son taux de croissance estimé reste négatif à -6,0 %.

L’inflation mondiale continue d’augmenter

Cette révision intervient alors que l’inflation continue d’augmenter jusqu’en 2022, en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.

L’inflation mondiale devrait désormais atteindre 6,6 % dans les économies avancées et 9,5 % dans les économies de marché émergentes et en développement cette année, soit une révision à la hausse de 0,9 et 0,8 point de pourcentage, respectivement.

La hausse des prix alimentant une crise mondiale du coût de la vie, le FMI a déclaré que la maîtrise de l’inflation devait être la priorité numéro un des responsables politiques.

« Un resserrement de la politique monétaire aura inévitablement des coûts économiques réels, mais tout retard ne fera que les exacerber », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que les politiques visant à faire face à la hausse des prix de l’énergie et des carburants devraient se concentrer sur les groupes les plus vulnérables sans fausser les prix globaux.

Depuis des mois, les banques centrales adoptent progressivement une politique monétaire plus stricte. La semaine dernière, la Banque centrale européenne s’est jointe à la Réserve fédérale américaine et à la Banque d’Angleterre pour relever les taux d’intérêt, sa première mesure de ce type en 11 ans.

Pourtant, l’inflation est restée persistante, atteignant des sommets inégalés depuis 40 ans aux États-Unis et au Royaume-Uni le mois dernier.

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