Les initiés des entreprises américaines vendent des actions de leur propre entreprise à un rythme qui n’a plus été vu depuis la crise financière il y a 10 ans. Ces initiés sont des directeurs et des cadres supérieurs de ces sociétés, dont la rémunération inclut souvent des stock-options ou des actions ordinaires afin de lier leur rémunération à la santé de l’entreprise dans laquelle ils occupent des postes clés.

Vu qu’elles ont accès à des informations cruciales bien avant les autres et qu’elles sont fortement exposées, certains investisseurs suivent de près ce que font ces personnes, qu’elles achètent ou qu’elles vendent. Et s’il s’agit d’un indicateur fiable, on peut en tirer une conclusion : il faut vendre.

D’après la société de recherche TrimTabs, durant le mois d’août, les initiés des entreprises américaines ont vendu, en moyenne, pour environ 600 millions de dollars d’actions par jour de leur propre entreprise.

Cette année, ces ventes mensuelles ont dépassé à 5 reprises les 10 milliards de dollars. La dernière fois que nous avons assisté à des ventes aussi massives, c’était en 2006 puis en 2007, soit juste avant le krach boursier de la fin 2008.

Pas très positif

Si l’analyste Winston Chua de TrimTabs affirme qu’il n’est pas nécessairement alarmant de voir les initiés encaisser leurs profits, ce n’est certainement « pas très positif ». « Il pourrait s’agir d’un manque de confiance. » Il est également révélateur de constater dans quel secteur la majorité des ventes a lieu : les technologiques. Ce sont notamment parmi les FAANG que les ventes les plus importantes ont eu lieu. (…)

Jeff Bezos, le patron d’Amazon, a notamment vendu des actions. Peut-être pour couvrir la facture engendrée par son divorce. Mais il fut loin d’être le seul dans sa société à vendre.

Observer les tendances secteur par secteur

Selon Ted Dixon, président d’INK, il faut en effet observer les tendances secteur par secteur. Du côté de l’industrie et de l’énergie, dont la valeur des titres a largement chuté, nous assistons par contre à des achats massifs. Cela pourrait signaler le plus bas du secteur énergétique. (…) Selon lui, les achats des initiés sont un indicateur plus fiable que les ventes. « Beaucoup de raisons peuvent pousser les initiés à vendre, a-t-il déclaré. Par contre, lorsqu’ils achètent il n’y a qu’une seule raison possible : ils pensent qu’ils peuvent empocher des profits. »

Retour de la volatilité

Selon Dixon, ces ventes pourraient marquer un changement des règles du jeu pour les technologiques. Elles ont connu une période dorée qui pourrait arriver à son terme. Il suffisait de les acheter et d’attendre. Désormais, il faut être plus sélectif. Les technologiques pourraient sous-performer à l’avenir. « Les investisseurs quittent les technologiques pour se tourner vers des secteurs peut-être plus traditionnels. »

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