Ce lundi, l’or fut l’un des rares actifs à grimper alors que les craintes engendrées par la prolifération du coronavirus ont fait baisser les marchés.

L’or est en hausse de plus de 20 % par rapport à son prix d’il y a un an. Il s’approche des 1 600 $ l’once, son plus haut niveau depuis 2013. Les autres métaux précieux, tels que l’argent et le palladium, se sont aussi appréciés. Simultanément, le Dow a reculé de 350 points au cours de la séance de lundi.

Certains experts se demandent si le métal jaune pourrait atteindre 2 000 $ dans un futur relativement proche. En 2011, il avait dépassé les 1 900 $ au plus haut de la crise européenne de la dette. Lorsque les investisseurs sont gagnés par la peur, l’or et les actions minières ont tendance à bien se comporter. Pour preuve, Newmont (NEM) fut l’un des rares titres du S&P 500 à être dans le vert ce lundi. À vrai dire, cela fait un moment que les actions minières sont de bons investissements. L’ETF GDX s’est apprécié de près de 40 % durant les 12 derniers mois.

Le CNN Business Fear & Greed Index (peur et avarice), qui prend en compte 7 indicateurs servant à jauger l’humeur des marchés, a plongé durant la semaine dernière vers des niveaux proches de la peur. Pourtant, l’indice se trouvait en zone « d’avarice extrême » il y a seulement une semaine encore.

« Beaucoup de choses peuvent mal tourner pour la Bourse. L’impact économique d’un ralentissement chinois en raison du coronavirus pourrait être ressenti mondialement », a déclaré David Beahm, président et CEO de Blanchard & Company.

Cela dit, l’or se portait déjà bien avant même que les gens aient entendu parler du coronavirus. Pourquoi ?

Les taux bas ont engendré des rendements brillants pour l’or

Les 3 baisses du taux directeur de la FED ont contribué à l’affaiblissement du dollar. Cela a rendu le métal jaune plus attractif par rapport au billet vert et aux autres devises papier, surtout en raison du fait que les taux sont négatifs dans de nombreux pays européens et au Japon.

L’or n’est pas la seule matière première qui a profité des craintes engendrées par la baisse du dollar et les taux bas. L’argent, le platine et le palladium ont également bien performé l’année dernière.

Cette hausse est tout à fait logique vu les taux qui sont si bas et l’affaiblissement du dollar. Cela dit, combien un investisseur à long terme doit-il allouer à l’or, dans un portefeuille visant à assurer sa retraite ?

« Une allocation de 5 à 10 % dans l’or et les actions minières est sensée, a déclaré Ralph Alphis, gestionnaire chez US Global Investors. Il s’agit de l’aube d’un marché haussier de l’or. »

Selon Aldis, l’or devrait continuer de s’apprécier, et pas seulement en raison du fait que l’investisseur moyen devient nerveux et souhaite se positionner sur une valeur refuge. Même les banques centrales accumulent des lingots d’or. (…)

Toujours selon lui, la nervosité des investisseurs est engendrée par une litanie de facteurs qui vont bien au-delà de l’épidémie. Les politiques monétaires accommodantes de par le monde créent un environnement malsain pour les actions, surtout depuis la baisse notable des bénéfices des entreprises de l’année dernière.

« La FED et les autres banques centrales déversent de l’argent sur les marchés. Vu que les flux monétaires et non les bénéfices poussent à la hausse la Bourse, les investisseurs deviennent plus nerveux. »

Parmi ces autres facteurs, citons le Moyen-Orient, ainsi que l’échéance de l’élection présidentielle américaine qui se rapproche. Selon Beahm, l’exposition à l’or des investisseurs devrait se situer entre 10 et 15 %.

« Cette année, l’or va à nouveau connaître une hausse à 2 chiffres. On pourrait battre le record historique en atteignant les 2 000 $. Et si ce n’est pas cette année, ce sera peu de temps après », a-t-il conclu.

Source : CNN