Le cours spot de l’or semble être bien parti pour compenser ces pertes alors que les investisseurs tentent d’évaluer les perspectives du métal qui vient d’enregistrer un nouveau record suite à sa hausse récente, et qui est agité par une volatilité importante depuis.

Ce mardi, la hausse des rendements obligataires américains ont contribué à la chute du prix de l’or et de l’argent. Le rebond ne s’est pas fait attendre longtemps. Depuis, les 2 métaux précieux ont repris leur marche en avant suite à 2 baisses consécutives du dollar. L’or et l’argent restent parmi les matières premières les plus performants de l’année. Elles sont supportées par les taux réels négatifs et les énormes stimulations fiscales engagées pour combattre les conséquences économiques de la pandémie.

Ce jeudi, Laura gagnait jusqu’à 2,6 % alors que les doutes quant à la reprise économique subsistent, et que les gouvernements et les banques centrales suggèrent qu’elles vont redoubler d’efforts pour supporter leurs économies. De hauts responsables de la FED ont déclaré mercredi que l’incapacité des États-Unis à contrôler la pandémie de coronavirus a miné la reprise. Des déclarations qui ont dopé les métaux précieux.

« La crise n’est pas encore derrière nous, » a déclaré Jeffrey Currie, responsable de la recherche matières premières de Goldman Sachs. « Même si un vaccin est prêt en novembre, il ne sera pas distribué avant le premier trimestre de l’année prochaine. Ce qui signifie que d’ici là, il faut fournir des stimulations à l’économie mondiale. De nouvelles stimulations signifient également davantage de risques sur le front des taux réels. C’est ce qui pousse le cours de l’or à la hausse. »

Hier, le cours spot de l’or a atteint jusqu’à 1962,22 dollars à 13h46, heure de New York. Les contrats à terme pour livraison en décembre ont clôturé à 1970,4 dollars au COMEX. L’argent a quant à lui grimpé jusqu’à 8,7 % (27,7207 $). Il s’agit de la plus forte hausse quotidienne du métal gris depuis 2014. Le mercredi, il s’était déjà redressé de 2,9 % après s’être effondré de 15 % la veille. (…)

Giovanni Staunovo, analyste d’UBS Group AG, a déclaré à Bloomberg :

« nous restons optimistes pour l’or. Nous anticipons un nouveau test des 2000 $ d’ici la fin de l’année. La FED devrait continuer de dispenser un message accommodant, tandis que les taux réels et le dollar devraient poursuivre leur baisse. »

Edward Meir, analyste d’ED&F Man Capital Market, a déclaré :

« La correction fut tellement sévère qu’elle a, à mon avis, encouragé les acheteurs à revenir rapidement sur le marché. À mon avis, le scénario de la consolidation est le plus probable. Le cours de l’or pourrait rebondir entre 1.850 et 2.050 $ durant les 6 semaines à venir. »

1920 dollars, nouvelle zone de support ?

Du côté de KWN, on suggère que le record précédent de l’or, à environ 1920 $, pourrait constituer désormais une zone de support importante. Si elle ne devait pas tenir, la prochaine zone de support se trouve entre 1785 et 1.800 $. Soit la zone de résistance à laquelle l’or s’est frotté entre avril et juillet.

Cette analyse est conforme avec celle de Stewart Thomson, qui a identifié grosso modo les mêmes niveaux de support. À court et moyen terme, on ne devrait donc pas passer en dessous des 1.800 $.

Peter Schiff : ne vous fourvoyez pas, les perspectives de l’or restent les meilleurs de l’histoire

Selon Peter Schiff (source), la correction de mardi ne doit pas effrayer les investisseurs. Il s’agit d’un mouvement tout à fait normal dans un marché haussier. Selon le trader, les plus gros mouvements quotidiens sont à la baisse lorsque le prix d’un actif est globalement à la hausse.

« Le marché essaye d’effrayer les mains faibles. Nous assistons donc à des mouvements quotidiens spectaculaires dans la direction opposée de la tendance principale. Cela permet d’éliminer du marché les acteurs faibles, de délester le train d’un poids afin qu’il puisse reprendre sa marche en avant, » a-t-il déclaré.

Selon Schiff, les investisseurs ne doivent pas perdre de vue la situation d’ensemble, qui reste positive pour le métal jaune.

Vu les actions de la Fed, qui crée de la monnaie comme jamais, les emprunts du gouvernement et les déficits qui en résultent, ainsi que les dynamiques macro-économiques actuelles, nous avons « le contexte fondamental le plus positif de l’histoire de l’or, » a-t-il déclaré.

Selon lui, l’inflation est le facteur principal derrière la hausse des métaux précieux et la baisse des rendements obligataires. « Et cela va continuer de pousser le cours de l’or à la hausse, malgré la réaction du 13 août au chiffre du PPI (inflation du prix de vente des producteurs de biens) ».

Certaines personnes attribuent la hausse de l’or et de l’argent à la pandémie de coronavirus. Selon elles, le cours de l’or va s’effondrer lorsqu’un vaccin ou un traitement efficace sera découvert. Selon Schiff, c’est « du grand n’importe quoi » :

« Le covid n’est pas responsable de la hausse de l’or et de l’argent. C’est une partie de l’explication, mais ce n’est pas la cause véritable. Suite à la pandémie, les gouvernements et les banques centrales ont répondu en créant beaucoup d’argent. Les gouvernements enregistrent des déficits record, les banques centrales créent de la monnaie pour couvrir ces déficits, surtout la Federal Reserve. C’est donc la création monétaire qui est responsable. C’est l’inflation créée par les banques centrales afin de monétiser la dette publique, il est vrai en raison du coronavirus, qui pousse le cours de l’or à la hausse. »