La bulle que nous connaissons depuis des années sur les marchés actions américains est en train de se dégonfler alors que le sentiment est en train de virer au négatif malgré les fondamentaux solides. Les investisseurs devraient réduire au maximum leur exposition aux actions américaines, selon GMO LLC.

L’amplitude et la durée du mouvement enregistré sur le prix des actions durant les 3 derniers mois de 2018 par rapport à leur valorisation moyenne à long terme sont cohérentes avec ce que l’on a connu en 2000 avec l’explosion de la bulle Internet, ou encore le krach de 1929. C’est ce qu’estime Martin Tarlie, membre de l’équipe de gestionnaires du fonds qui gère environ 70 milliards de dollars.

La société en appelle à la prudence, malgré le fait que les actions américaines sont bien parties pour enregistrer une 4e hausse hebdomadaire consécutive.

« La volatilité que nous connaissons est cohérente avec l’explosion d’une bulle », a-t-il écrit, « même si nous avertissons qu’il est possible que la correction du T4 puisse être un faux départ ». On pourrait en effet assister à un nouveau gonflement de la bulle, comme ce fut le cas en 1998-2000.

Le problème est de savoir quand la véritable correction aura lieu. Une faible exposition aux marchés américains est la meilleure chose à faire, selon Tarlie, dont les travaux théoriques sur le modèle de la bulle ont été publiés dans le journal International Review of Financial Analysis.

La société GMO, basée à Boston, a été cofondée par Jeremy Grantham, 80 ans, qui est connu pour avoir averti des valorisations records des marchés avant les krachs de 2000 et de 2008. Ses positions la plupart du temps négatives durant ces dernières années de marché haussier ont provoqué un certain scepticisme à son égard. Les actifs sous gestion de sa société ont d’ailleurs baissé durant cette période. Cependant, en janvier 2018, il avait averti que l’on pourrait assister à un effondrement des marchés actions, soit quelques semaines avant que cela se produise.

Tarlie estime que son modèle doit être pris au sérieux, car les bulles sont rares.

« Depuis la fin des années 1800, nous avons connu 5 épisodes seulement, dont celui d’aujourd’hui », a-t-il écrit dans son rapport. Les autres ont eu lieu dans les années 1910, en 1929, au début des années 80 et à la fin des années 90 avec la bulle Internet. « Ces 4 bulles sont très bien connues des historiens économiques. Il est probable que les futurs historiens deviennent très familiers avec l’épisode actuel. »

Source : Bloomberg