De Ronald-Peter Stoferle, d’Incrementum AG Lichtenstein, via KWN :

« Dans notre dernier article, nous avons expliqué la bataille qui fait rage en ce moment entre l’inflation et la déflation, en faisant l’analogie avec la tectonique des plaques. Désormais, nous voudrions expliquer pourquoi le système craint tant la déflation, et pourquoi il fera tout ce qui est en son pouvoir pour l’éviter.

Le processus naturel d’ajustement des marchés de la crise actuelle devrait déboucher sur une profonde déflation. Si on se base sur l’école autrichienne, la déflation se caractérise par une diminution de la quantité de monnaie disponible, ce qui entraîne une amélioration qualitative de celle-ci. Cela s’explique par le système de réserve fractionnelle qui régit le système bancaire. La plupart de l’argent en circulation provient du processus de création du crédit des banques privées (en gros, pour vous prêter 1000 EUR, la banque en donne 100 de ses fonds propres, tandis que les 900 sont créés par la banque, à partir de rien). Les banques centrales créent aussi de la monnaie, mais en quantités bien moindres. Vu que les banques privées prêtent de moins en moins, cette quantité de monnaie a diminué, ce qui explique l’existence des QE.

« La chute des prix, où la déflation, n’est pas la cause des crises financières et économiques, mais leurs conséquences, tout en étant la solution. » Roland Baader

Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, cette déflation (du crédit), qui correspond au désendettement des banques qui diminuent leur levier, est compensé par l’augmentation du bilan de la banque centrale.

Deflation-Credit-Liquidite

Selon nous, il s’agit d’une opération d’équilibrage très délicate. La déflation est un scénario catastrophe d’un point de vue politique, qui doit être évité à tout prix, pour les raisons suivantes :

  • La déflation des prix entraîne une augmentation de la charge de la dette, ainsi qu’un déclin nominal de la valeur des actifs.
  • Bien souvent, la charge de la dette devient intenable.
  • Les créditeurs et les épargnants perdent de l’argent en termes nominaux
  • Les rentrées fiscales des gouvernements diminuent en raison de cette déflation qui fait baisser les prix et les salaires
  • Cette déflation serait l’arrêt de mort pour de nombreuses banques
  • Les banques centrales ont également commande à d’assurer la stabilité des marchés financiers.

Comme le montre le graphique ci-dessous, jusqu’à la création de la Fed, les périodes inflationnistes déflationnistes avait pour habitude d’alterner. Depuis 1913, date de la création de la Fed, et surtout depuis la fin du système de Bretton-Woods, la situation a radicalement changé : les périodes déflationnistes sont passées de 43 % à 12 %.

Deflation-Inflation-Historique-1775-2010

Selon la théorie des cycles économiques de l’école autrichienne, le prix des actifs financiers est le premier à grimper durant une période inflationniste, tandis que l’augmentation des prix à la consommation n’a lieu que plus tard. Cette augmentation du prix des actifs financiers, on peut la constater en ce moment, avec l’explosion du prix des oeuvres d’art, des grands crus, des voitures de collection mais aussi de la bourse et de l’immobilier.

Alors que la Fed tente désespérément de produire au moins 2 % d’inflation, nous pensons que les prix des biens et des services de grande consommation vont bientôt être les prochaines victimes.

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