Les taux d’intérêt stratosphériques des années 70 nous semblent du domaine de la science-fiction aujourd’hui. Alors que ceux qui ont eu la bonne idée de renégocier leur crédit hypothécaire durant l’ère des taux planchers bénéficient de conditions extrêmement avantageuses, des crédits hypothécaires présentant des taux à 2 chiffres semblent être les vestiges d’un passé bien lointain.

Comment tout cela fut-il tout simplement possible ? Parce que le niveau d’endettement des ménages était bien moins élevé à l’époque. Et pas qu’un peu. Aujourd’hui, l’inflation qui se manifesterait dans un monde hyperendetté aurait des conséquences bien plus ravageuses.

Les taux sont, en bout de course, directement influencés par la vigueur de la croissance économique et la demande pour le crédit. Même si des dynamiques à court terme peuvent influencer les taux, ce sont au final les fondamentaux qui sont l’arbitre, en combinaison avec la demande pour la sécurité et la liquidité.

Il est clair que durant les années 60 et les années 70, la hausse des taux a été accompagnée par l’augmentation des pressions inflationnistes en raison des hausses de salaires et de l’accélération de la croissance. À l’époque, l’endettement était également très faible, il était donc possible d’augmenter les taux jusqu’à ces niveaux sans créer de conséquences catastrophiques.

dette et inflation et salaires

Mais aujourd’hui, alors que les ménages, les entreprises, les États et les investisseurs sont plus endettés que jamais, l’augmentation des taux sera l’étincelle qui mettra le feu aux poudres du prochain renversement de tendance majeur. Comme discuté précédemment, l’épicentre de ce renversement sera les caisses de retraite.

Lorsqu’il faudra injecter les 4 à 5 trillions de dollars nécessaires pour renflouer les caisses de retraite américaines, sans parler des besoins potentiels pour le sauvetage des crédits hypothécaires, auto et étudiant, la demande pour les Treasuries bondira, ce qui poussera à nouveau les taux à des niveaux planchers. Les futurs rounds d’assouplissements quantitatifs feront des précédents de la petite bière.

Il est indubitablement clair que l’augmentation rapide des taux, surtout lorsque l’économie est lourdement endettée, mène constamment à des conséquences négatives. Aujourd’hui, il reste très peu de marge de manœuvre pour relever les taux sans déclencher ces conséquences dramatiques.

Source : goldsilver.com/realinvestmentadvice.com