Sans être une science exacte notamment en raison de l’interventionnisme des banques centrales, scruter les investissements des CEO dans leurs propres actions permet de jauger leur sentiment (ils sont obligés de dévoiler ces positions à la SEC). Après tout, qui est en meilleure position qu’eux pour évaluer les perspectives de leur entreprise ? Or il se trouve qu’en moyenne, ils n’ont jamais acheté si peu de titres depuis 30 ans… Que savent-ils que nous ignorons ? C’est la question que se pose Simon Black dans son article publié le 15 mars sur SovereignMan.com :
Les marchés actions américains sont désespérément surévalués
Sur base de quasiment n’importe quel indicateur objectif, les marchés actions américains sont désespérément chers.
Le ratio moyen cours/bénéfice du S&P500 est supérieur à 26,5. À seulement deux périodes du siècle dernier nous avons observé un ratio supérieur : avant l’explosion de la bulle Internet en 2000 et avant le krach de 2008.
Similairement, le ratio cours/bénéfice ajusté cycliquement (« CAPE » en anglais, qui lisse les bénéfices sur une période de 10 ans) n’a été plus élevé qu’à deux reprises au cours de l’histoire, à nouveau avant l’éclatement de la bulle Internet en 2000 ainsi qu’en 1929, juste avant la Grande Récession.
Les initiés, à savoir les managers seniors et les directeurs des grandes entreprises, doivent rapporter tout achat ou vente de titres de leur société.
C’est habituellement bon signe lorsque le CEO d’une grosse société achète ses actions ; après tout, il s’agit d’un initié qui sait parfaitement ce qui s’y passe, donc son optimisme est un signe positif.
Eh bien, d’après les données publiques enregistrées auprès de la SEC, le régulateur américain, les achats des initiés sont à leur plus bas niveau de ces trois dernières décennies.
Autrement dit, les gens qui se trouvent au sommet de la pyramide économique, qui ont accès à des informations privilégiées, n’achètent pas. Que savent ces CEO que nous ignorons ?
Pourtant, le marché semble ne pas se soucier de cette information. Nous n’avons vu aucun signe de la moindre correction. En fait, le S&P500 en est à 103 jours d’affilée sans avoir connu une baisse de plus de 1 % durant une séance. (…) Cela n’est plus arrivé depuis 22 ans, il s’agit de la seconde plus longue série de l’histoire. La dernière fois que cela a eu lieu ? De nouveau, ce fut avant le krach de 2008. (…)