Le 15 mars, comme attendu par l’immense majorité des analystes du consensus et contrariens, la FED a bel et bien relevé son taux directeur. Démentant à nouveau ceux qui martèlent que « la hausse des taux d’intérêt est mauvaise pour l’or parce que celui-ci n’offre pas de rendement » (et pour qui les années 70 n’ont probablement pas existé, par exemple), le métal jaune est parti à la hausse tandis que le dollar se repliait.

Si cette décision était attendue, elle a tout de même de quoi surprendre alors que GDPnow, qui évalue en temps réel la croissance américaine, venait de baisser à seulement 0,9 % pour le T1 2017 et que le salaire horaire vient de baisser pendant deux mois d’affilée, chose qui n’était plus arrivée depuis le début de l’année 2012.

Comme ZeroHedge l’a rapporté dans cet article, cette dichotomie n’a pas échappé à Kathleen Hays de Bloomberg TV, qui n’a pas hésité, durant la conférence de presse, à demander à la présidente de la FED pourquoi sa banque centrale, « qui dépend des chiffres économiques », a décidé de relever son taux directeur dans un contexte de chiffres économiques qui, justement, se détériorent rapidement :

Si la FED se devait d’agir, n’ayant que trop repoussé le début de la normalisation des taux, se mettant ainsi en porte-à-faux avec le scénario de la reprise économique qu’elle vend, elle semble à nouveau à contretemps. Une autre raison justifiant cette décision est bien sûr de s’octroyer une faible marge de manœuvre à l’occasion de la prochaine récession.

Mais ce ne sont pas ces facteurs qui ont déclenché cette désaffection du dollar, et par corollaire la hausse de l’or. Ce sont les points du « dot plot », à savoir les projections de hausse des taux des membres du comité de la FED, qui montrent que la FED ne compte pas accélérer son plan initial de 3 hausses en 2017… En fait, ce serait déjà un exploit si elle devait y arriver.