Dans notre série visant à essayer d’y voir plus clair sur le thème de l’automatisation, de ses conséquences et des solutions à apporter, voici un article de Bit magazine proposant des arguments très pertinents quant aux possibilités de recyclage des travailleurs dont les emplois seront absorbés par la robotisation.

En bref, il suggère aux salariés redondants d’exploiter ce qui les a mis au chômage pour devenir leur propre patron. Impression 3D, intelligence artificielle open source, robots qui se démocratisent seront autant d’opportunités qui pourront être saisies… pour autant d’avoir une âme d’entrepreneur, et un certain goût pour la technologie. Ce que l’État devrait promouvoir rapidement via la formation. Le revenu universel pourrait être un simple outil de transition, notamment pour les personnes les plus âgées, même si l’auteur n’y est pas favorable… nous vous laissons découvrir la suite dans la traduction :

« Des voitures autonomes aux robots-ouvriers affichant une productivité exceptionnelle : la robotisation menace une liste d’emplois qui s’allonge de jour en jour. Et tandis que l’intelligence artificielle trouve des applications dans un nombre croissant de tâches spécialisées, il n’y a pas que les postes manuels répétitifs qui sont menacés, c’est aussi le cas pour bon nombre d’emplois de bureau.

Une population faisant face à la perspective du chômage en raison du remplacement de ses emplois par l’automatisation est un problème grandissant qui requiert une solution urgente. De nombreuses solutions ont d’ailleurs été proposées.

Des programmes de formation sont proposés afin de recycler la main-d’œuvre vers des tâches qui exigent toujours le savoir-faire humain. Il y a également la proposition du revenu universel, définie par Wikipédia comme étant :

… une forme de sécurité sociale offrant de façon inconditionnelle à chaque résident d’un pays une somme d’argent, que ce soit du gouvernement ou d’une institution publique, en plus de tout autre revenu éventuellement perçu ailleurs.

Cela semble être une proposition simple et attractive. Mais de nombreuses conséquences du revenu universel sont occultées par ses partisans.

Tout d’abord, il laisse des populations entières complètement dépendantes de l’entité qui est censée verser cet argent, alors que les gouvernements et les institutions publiques ont la fâcheuse habitude d’être tristement célèbres pour leur inefficacité en la matière.

Deuxièmement, cela confère à quiconque qui exploite la robotisation, principalement les entreprises, un monopole incontesté sur les fondations technologiques de la société moderne. De tels monopoles ont prouvé eux aussi, historiquement, être très négatifs pour la société.

Actuellement, plusieurs expériences de revenu universel sont menées à travers le monde, afin de mesurer l’impact sur les populations. (…)

Pour les personnes ayant une foi inébranlable en le gouvernement, le revenu universel représente la solution parfaite. Pour le reste de la société, d’autres pistes devraient être explorées. Un article du Guardian (note : que nous vous proposerons bientôt) mentionne que l’automatisation ne rime pas nécessairement avec chômage.

L’automatisation ferme une porte et en ouvre une autre

À travers l’histoire, la technologie a rendu des postes obsolètes, voire des pans entiers d’industries. Aussi bien les travailleurs individuels que les économies ont su s’adapter, d’où l’importance de la formation et du recyclage.

À ce titre, au lieu de reformer des travailleurs pour qu’ils se mettent au service d’une autre société, alors que l’automatisation est de plus en plus efficace et de moins en moins chère, ne serait-il pas judicieux d’encourager les individus eux-mêmes à lancer leur propre affaire grâce à la robotisation ?

Par exemple, il se peut que la voiture autonome mette au chômage les chauffeurs. Mais investir dans une voiture autonome ou une petite flotte de tels véhicules pourrait permettre à un chauffeur au chômage de devenir un entrepreneur capable de servir davantage de clients que lorsqu’il était derrière le volant.

Similairement, un chef victime de l’automatisation dans les cuisines pourrait ouvrir son propre restaurant. (…) Comparez cette proposition à celle de cuisiniers se tournant les pouces à la maison, vivant du revenu universel dans une économie dominée par les grandes chaînes de fast-food utilisant des robots. Un futur dans lequel d’immenses cohortes sont dépendantes de méga-entreprises centralisées utilisant la robotisation ressemble plus à une dystopie cyberpunk qu’à un signe de progrès.

En bref, le futur de l’automatisation et de sa relation avec les salariés menacés dépend de la capacité des travailleurs à identifier les opportunités offertes par des robots accessibles, l’intelligence artificielle open source et de modèles économiques de particulier à particulier qui leur permettra d’effectuer la transition de salarié à entrepreneur.

Pour les gouvernements souhaitant vraiment effectuer une transition plus douce de notre économie actuelle à un monde dominé par la robotisation et l’intelligence artificielle, explorer le revenu universel en tant que mesure temporaire n’est pas totalement idiot, tout comme de conduire des programmes de formation. (…)

Le revenu universel en tant que moyen d’investir dans une petite entreprise, couplé à des programmes de formation visant à acquérir les compétences nécessaires pour devenir un entrepreneur à succès pourrait exploiter les trois idées pour parvenir à une solution.

Conclusion

L’automatisation et d’autres formes de technologies modernes permettent déjà à un nombre grandissant de personnes de démarrer leur propre activité, particulièrement dans le domaine de l’informatique et plus spécifiquement d’Internet. La fabrication sur-mesure permise par l’impression 3D permet à des designers d’explorer la conception de prototypes physiques, et même de démarrer une production, alors que cette capacité était réservée à des industriels dotés d’usines il n’y a pas encore longtemps de cela.

Alors que l’automatisation se répand et se développe, des opportunités se présenteront à quasi tout un chacun, peu importe son secteur d’activité. Il ne tiendra qu’à chaque citoyen, ainsi qu’à l’État, de les exploiter au mieux pour rendre caduques les aides précaires qui dépendront uniquement du bon vouloir du gouvernement. »