Ce qui pousse actuellement les marchés, c’est un éventuel accord commercial entre la Chine et les USA. Les droits de douane levés intempestivement par Washington ont fait flancher les marchés mondiaux durant le premier semestre 2018.

Ce sont l’or et les marchés chinois qui avaient souffert le plus. Le métal jaune s’est bien comporté sous le régime des assouplissements quantitatifs, du resserrement quantitatif américain et de la hausse des taux, mais les droits de douane américains font mal à l’économie chinoise. Ce qui entrave la demande d’or dans ce pays.

Désormais, la bourse chinoise grimpe dans l’anticipation d’un accord commercial. Mais même en l’absence de celui-ci, la Chine s’est engagée dans un programme significatif de stimulations monétaires.

C’est pour cette raison que les gestionnaires américains s’intéressent à la bourse chinoise. Un accord prévoyant davantage de protection de la propriété intellectuelle engendrerait un marché haussier important aux États-Unis. Mais encore plus en Chine, ce qui doperait significativement la demande d’or.

Si la FED relève alors son taux directeur, ou repasse en mode pilote automatique concernant son resserrement quantitatif, les gestionnaires institutionnelles achèteront de l’or en raison des craintes concernant la capacité du gouvernement américain de se financer, ainsi que la hausse du loyer de l’argent qui réduira les opportunités de rachats d’actions. On pourrait alors revivre une situation similaire à celle de septembre 2018, avec l’or en hausse et les marchés en forte baisse.

Similairement, une pause dans le relèvement des taux et une fin plus tôt que prévu du QT de la FED est aussi considérée comme bonne pour l’or. Même en l’absence d’accord commercial, l’économie chinoise est de plus en plus orientée sur la consommation, ce qui signifie davantage d’importations et moins d’exportations. Une telle configuration signifie une baisse de la nécessité d’acheter des obligations américaines. Un accord commercial ne ferait qu’accélérer ces changements.

La capacité de financement du budget du gouvernement américain sans les achats obligataires des gouvernements étrangers devient une source d’inquiétude significative pour des gestionnaires importants tels que Larry Fink de Blackrock. Pour faire court, un accord commercial serait bon pour la bourse et l’or, mais cela ne ferait qu’exacerber la situation fiscale bancale des États-Unis.

Clairement, la situation macroéconomique est extrêmement positive pour l’or. Qu’en est-il d’un point de vue technique ? Voyez le graphique ci-dessous.

analyse technique or 2019

Peu importe si l’or atteint en ligne droite mon nouvel objectif de 1400 $ l’once, ou s’il fait une pause via la zone de support des 1280-1300 dollars. C’est sans importance vu que les fondamentaux et les facteurs techniques sont honteusement positifs, il n’y a donc aucune raison de nourrir des craintes.

À plus long terme, voyez ci-dessous, les conclusions du graphique de l’or sur une semaine sont limpides. 1000 $ l’once est une zone de support importante, 2000 $ la zone majeure de résistance, et 3000 $ l’objectif !

Les besoins de dollars de la planète baissent pour une multitude de raisons. Que ce soit en raison de la hausse du poids des économies de l’Inde et de la Chine, de l’attitude « à prendre ou à laisser » des États-Unis par rapport à ses sanctions à l’encontre de la Russie… Les banques et les gouvernements se distancient lentement mais sûrement du dollar. Et que ce soit pour les particuliers, les banques ou les gouvernements, l’or est la meilleure façon de le faire. Les programmes d’achats d’or des banques centrales des émergents n’en sont encore qu’à leurs balbutiements, le tonnage ne cesse d’augmenter.

Pour quelqu’un qui a acheté agressivement les marchés actions américains durant les plus bas de la période octobre 2008/mars 2009, je peux assurer aux partisans de l’or que ce marché est solide comme un roc. La montée en puissance des économies d’Orient est la force titanesque qui engendre la dédollarisation et la demande pour l’or. Dans ces régions, les particuliers estiment que le métal jaune est le meilleur investissement, pour se protéger du risque, mais aussi des perspectives qu’il offre. Cette perspective est adoptée par de plus en plus de gestionnaires occidentaux. À terme (et il ne faudra pas attendre longtemps), cette opinion positive de l’or s’ancrera également dans l’esprit de l’Américain moyen. Les critiques du métal tels que Warren Buffett ont prospéré durant l’ère de l’argent papier, mais celle-ci tire rapidement à sa fin.

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