Donald Trump, fidèle à lui-même, n’y a pas été par 4 chemins : selon lui, le dollar est trop fort. Sous-entendu, il faut l’affaiblir. Mais comment va-t-il y parvenir alors que, comme l’explique très bien Michael Pento (source), toutes ses politiques ne feront que renforcer la valeur du billet vert ?

« Le Trésor américain est en faveur de la politique du dollar fort depuis sa création en 1789. C’est un fait. Il n’y a pas d’équivoque sur ce point, surtout depuis l’ascension du dollar jusqu’au statut de monnaie de réserve mondiale. C’est pourquoi ce fut très inhabituel d’entendre le nouveau secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, prononcer récemment la phrase suivante : « De temps en temps un dollar excessivement fort peut avoir un effet négatif à court terme sur l’économie. »

Ostensiblement, les États-Unis affirment qu’un dollar fort est dans l’intérêt de la nation ; néanmoins, dans les faits, aucun régime basé sur l’argent papier souhaite une devise qui s’apprécie. Ironiquement, la FED, qui a la plus grande influence sur la valeur du dollar, s’en remet toujours au Trésor sur cette question. Cependant, à la lumière de cette politique récente pour le dollar de la nouvelle administration, voyons ce que les Trumponomics signifient vraiment pour la direction que le billet vert prendra.

Dans les éléments positifs pour le dollar, nous avons la proposition d’ajustement des droits de douane, qui découragerait les importations et baisserait de façon dramatique notre déficit commercial. Cela aura un effet très positif pour le dollar en augmentant potentiellement sa valeur de 15 à 20 %.

Nous avons ensuite le rapatriement des bénéfices engrangés à l’étranger des sociétés du S&P 500. La plupart de ces bénéfices sont libellés en devises étrangères et devraient donc être convertis en dollars lorsqu’ils sont rapatriés aux États-Unis. C’est également très positif pour le dollar.

Nous avons ensuite l’écart des taux obligataires entre les États-Unis, l’Europe et le Japon. Cela favorise également les flux de devises en direction du dollar. De plus, il y a les divergences entre les politiques monétaires de la FED, de la BoJ, de la BoE et de la BCE. Tandis que Janet Yellen a indiqué sa volonté de relever 3 fois le taux directeur américain en 2017, la BoE devrait maintenir son taux à 0,25 % tandis que la BCE et la BoJ sont toujours engagées dans un assouplissement quantitatif. De nouveau, c’est un contexte positif pour l’appréciation du dollar.

Enfin, nous avons les dynamiques de croissance qui varient entre les États-Unis et le monde développé. Tandis que les États-Unis partagent actuellement bon nombre des soucis de leurs concurrents, ils ont enfin l’opportunité d’effectuer des changements structurels ; ce potentiel n’est pas évident ailleurs. Il n’y a pas de volonté de baisser la fiscalité ou de déréguler en Europe et au Japon. Si l’administration Trump parvient à implémenter ces changements, cela doperait la croissance américaine et pousserait les investisseurs à se tourner vers le dollar.

Du côté des éléments négatifs pour le dollar, tout ce que nous avons, ce sont les discours d’intimidation. Des déclarations émanant de Peter Navarro, l’un des conseillers les plus importants de Trump et directeur du National Trade Council, ainsi que Trump en personne, qui fait baisser le dollar par ses commentaires.

Mais au contraire de ce qu’on peut lire dans les tweets de l’administration, la vérité est que l’une des conséquences de sa volonté de restaurer la grandeur de l’Amérique est d’avoir un dollar fort.

Si l’administration Trump souhaitait vraiment un dollar plus faible, elle demanderait la démission de Janet Yellen et nommerait quelqu’un de plus conciliant – si tant est que ce genre de profil existe. Trump pourrait également nommer davantage de « colombes » au comité de la FED. Mais tout cela irait à l’encontre de ses déclarations de campagne. Trump a dit qu’il préférait une politique monétaire basée sur des règles fixes et que la FED aurait déjà dû relever davantage ses taux.

À court terme, l’implémentation réussie des Trumponomics signifie un dollar plus fort, des taux obligataires en hausse et un loyer de l’argent supérieur.

Cependant, si Trump échoue dans l’implémentation de ces changements structurels, ou que ceux-ci sont a minima ou reportés, attendez-vous à voir le dollar et les taux obligataires s’effondrer de façon expéditive, ainsi que la Bourse ; les métaux précieux seraient l’un des principaux bénéficiaires d’un tel scénario. Il est donc important pour les investisseurs de suivre de près ces dynamiques et de positionner leur portefeuille en conséquence.

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