Les banquiers centraux ne cessent de se plaindre : malgré des taux planchers records et de vastes injections de liquidités, l’inflation n’est pas suffisante (car n’oubliez pas que pour ces gens, l’inflation n’est pas une maladie dangereuse, c’est quelque chose de positif).

inflation qui comprend l'immobilier et les actifs financiers

À cela, la communauté en faveur de l’argent sain ne cesse de répondre : « Vous regardez au mauvais endroit. Incluez le prix des actions, des obligations et de l’immobilier dans vos modèles et vous verrez que l’inflation augmente. »

Eh bien, il semblerait que quelqu’un de la FED ait finalement décidé d’écouter ce conseil pour voir quel serait l’impact de la prise en compte de ces éléments sur le CPI. Et devinez quoi ? L’inflation est actuellement de 3 %, soit 50 % de plus que l’objectif de la FED. Bloomberg y a consacré un article :

Il y a plus de 20 ans, l’ancien président de la FED Alan Greenspan posait une question importante : « Quels sont les prix à prendre en considération pour la conduite des politiques monétaires ? » Cette interrogation avait un lien direct avec le prix des actifs financiers. Leur stabilité est-elle essentielle pour la stabilité économique et la croissance ? Personne n’a jamais proposé une réponse cohérente à cette question, même si les récessions de 2001 et de 2008-2009 furent principalement provoquées par une correction aiguë des prix des actifs. Un nouvel indicateur d’inflation créé par les équipes de la FED de New York va peut-être enfin répondre à cette question. Son nouvel indicateur général inclut l’indice des prix à la production et à la consommation, les matières premières, l’immobilier ainsi que les actifs financiers. Les équipes de la FED de New York ont conclu que ce nouvel indicateur détecte les inversement cycliques de tendance de l’inflation sous-jacente, et qu’il semble donc être plus fiable que l’indice des prix à la consommation.

Cet indicateur affiche une inflation de presque 3 % durant les 12 derniers mois, alors qu’elle est de 1,8 % pour les prix à la consommation et également de 1,8 % pour les prix à la consommation hormis l’alimentation et l’énergie. (…)

3 messages importants sont véhiculés par cet indicateur :

  • Les craintes obsessionnelles d’une inflation trop basse ne sont pas pertinentes ;
  • Les stimulations monétaires de ces dernières années n’étaient pas nécessaires ;
  • Le rythme de la normalisation des taux est trop bas, tandis que les objectifs ne sont pas assez ambitieux.

Le professeur Feldstein de l’université de Harvard a récemment écrit dans le Wall Street Journal que :

« La combinaison des marchés immobiliers et actions surévalués fragilise le système financier et fait courir un risque à l’ensemble de l’économie. »

En conclusion : une véritable jauge de l’inflation montre non seulement qu’elle est supérieure à l’objectif de la FED, mais qu’elle accélère.

Source : article de John Rubino, publié le 6 décembre 2017 sur le blog de SprottMoney.com